... aux Caraïbes


21 janvier : périple dans l’île et retour à Samana

31/01/2013 02:57

A bord d’un 4x4, et il faut ça ici vu l’état des routes (chemins de terre, nids de poules, bouches d’égout sans plaques..), nous prenons la nouvelle autoroute, toute neuve depuis 1 an ½, direction  Santo Domingo. En 2 heures ½ nous arrivons à la capitale et nous prenons un véritable bain de foule, de pollution, de bruit, de klaxons, d’embouteillages mais aussi de musique et le charme fou de la vieille ville ! Nous trouvons vite l’hôtel (merci le routard) dans la partie coloniale de la ville et comme nous sommes en avance par rapport à l’heure d’arrivée de l’avion, nous visitons Boca Chica. Le hasard veut qu’au détour d’un shipchandler le long de la plage nous rencontrions un français sur un Lagoon 500 qui s’avère être un ami de Martine et Alain et accessoirement, un ancien loueur de notre maison !!! Le monde est vraiment petit ! Lui aussi faisait passer le temps en attendant l’arrivée de sa femme par avion. Du coup, nous passerons deux soirées en leur compagnie. Nous récupérons Mayï et Jean-Charles sans souci.

Nous partons à l’assaut de la vieille ville de Santo Domingo. Nous découvrons ses rues pavées, son fort et ses remparts, ses musées, la relève de la garde au Panthéon National et son soldat qui manque de prendre la pointe de son fusil sur le pied lors d’une démonstration, la place centrale et la première cathédrale des Amériques (édifiée au XVI ème siècle) où une urne contenait les soi-disant restes de Christophe Colomb avant que ceux-ci ne soient transférés dans un monument colossal, absolument horrible et entièrement dédié à sa personne. Ce quartier colonial est vraiment agréable à découvrir. C’est surtout prenant de s’imaginer la vie à l’époque de Christophe Colomb, de comprendre son épopée, qu’outre ses conquêtes, il était tout sauf un saint (soif de gloire et d’or, il décime la population indienne, les Taïnos, qui préfèrent mourir plutôt que de devenir des esclaves) et comment la ville d’Hispaniola, ancien nom de St Domingue, a été fondée. Les rues nous font penser au quartier de la vieille Havane à Cuba, mais aussi à Antigua au Guatemala : les mêmes portes en bois, les fers forgés aux fenêtres, les couleurs des maisons dans les tons ocre, les bougainvilliers, les rues pavées. Bref, c’est envoûtant.

Le lendemain, nous partons à l’ouest de Santo Domingo, à la station balnéaire de Barahona. Le village est charmant, la plage de sable blanc magnifique, mais de là à y rester, il y a un monde ! Ce fût l’occasion de voir la côte sud, la végétation faite de cocotiers et de manguiers, sans compter les nombreux champs de cannes à sucre. Retour à Santo Domingo et départ le lendemain pour Santiago.

Nous nous arrêtons en route à Jarabacoa, dans les montagnes. Et là, gros choc : on se croirait au Pays Basque ou en Suisse ! Il n’y a que des conifères, des prés et des vaches ! Comme nous sommes en altitude, on ressort même les petites laines et les k-ways ! Nous visitons la « Finca de café Ramirez ». On nous y explique tout le processus de fabrication du café, depuis la plante jusqu’à la torréfaction… mais ils ne connaissent pas la Nespresso et le système des capsules. Du coup, on leur fait un cours de marketing sur internet ! Ils étaient emballés ! What else ? Petit tour du côté de la cascade de Baiguate où les enfants font la récolte de papyrus.

Jarabacoa ou la Suisse ?

Arrivée à Santiago, 2ème ville après Santo-Domingo. Elle ne nous laisse pas un souvenir impérissable. Certes, elle est très grande, mais les rues sont sales et extrêmement bruyantes. Un véritable concert permanent de klaxons qui chauffe bien les oreilles ! Nous ne ferons qu’apercevoir le « monument des héros de la restauration » édifié par le dictateur Trujillo. C’est imposant, pas terrible et grotesque (ce monsieur devait avoir un problème d’égo). Balade dans la rue commerçante calle del sol, recherche des usines de fabrication de cigares mais introuvables (fermées pour cause de week-end et non visitables d’après les locaux…) dommage pour Xav ! Et nous reprenons la route pour la côte nord.

Arrivée à Puerto Plata et son énorme port de commerce. La ville est dominée par la statue géante du Christ pour faire concurrence au Corcovado ! Cela dit, on y grimpe en téléphérique, unique aux Caraïbes ! … c’est pour cela que nous n’avons pas pu le faire pour cause de mauvais temps et vue bouchée par les nuages. Dommage… Nous nous rabattons sur le malecon (promenade de front de mer) et son fort, respirons les effluves de la distillerie du rhum Brugal et arpentons les rues du centre historique. Super, c’est la réplique en miniature de la Plaza Vieja de La Havane. Xav fait son plein de cigares et nous de glaces ! Léa & Enzo jouent avec d’autres enfants à essayer d’attraper les pigeons… et apprennent à rouler les cigares ! Ca promet !

Enzo fabrique son cigare

Puis c’est le retour le long de la côte vers Samana en passant par différents villages et stop déjeuner à Las Terrenas. Nous retrouvons notre Kapuera et savourons une nuit au calme ! Le lendemain, nous faisons visiter à Mayï et Jean-Charles Las Galleras et la playa Rincon, et nous y dégusterons une langouste au BBQ sur la plage (ils commencent à nous connaître depuis le temps !) en l’honneur des enfants car c’est leur anniversaire ! 10 ans déjà !... On attaque les dizaines ça y est !... et je sors les kleenex (comme dirait Amal) devant le temps qui passe vite, beaucoup trop vite.

Compleaños feliz !

Nous quittons la marina pour explorer la baie de Samana à la recherche des baleines à bosse. C’est en effet la période de mise bas et de reproduction, et ce jusqu’à début mars. Il n’y en a pas encore beaucoup en ce moment, le plus fort de la « saison » étant mi-février. Le soleil brille, la mer est plate comme une limande, et nous nous armons de patience. Celle-ci est vite récompensée car nous apercevons les souffles d’un couple de baleines, puis leur bosse avant de sombrer en nous montrant leur queue… que j’ai eu à moitié en photo… 15 minutes plus tard, nous voyons à nouveau leur souffle et leur nageoire dorsale, avant de re-sombrer à nouveau. Superbe spectacle ! Comme elles se font rares, nous décidons d’aller mouiller devant Cayo Leventado pour la nuit et d’y repartir le lendemain matin. On en verra une au loin essayant de fuir les hordes de bateaux à moteur chargés de touristes. Nous attendons patiemment dans notre coin au génois, cuisons au soleil, scrutons la mer, quand soudain, un énooorme spalsh à 150 mètres devant le bateau : une baleine mâle exécutant un saut hors de l’eau pour séduire une femelle. Puis, coup de bol, un 2ème saut ! Alors là, le spectacle est grandiose, MAGIQUE !!! … et juste le temps de faire la photo ! Nous attendons de nouveau et les voyons ensuite refaire surface avant de partir au large en soufflant des geysers. Un grand moment de partage et d’émerveillement de ce qu’offre la nature.

Grandiose !

Puis, nous partons leur faire découvrir le parc de Los Haïtises. Nous trouvons un emplacement de rêve pour le mouillage, entre falaises et mogotes, protégés par une barrière de cailloux, à un mogote des Rangers. Nous y sommes tellement bien, tellement seuls au monde et dans un silence tellement absolu, que nous y restons 2 jours. Une fois le dinghie à l’eau, nous explorons la mangrove et ses palétuviers aux nombreuses racines emmêlées, remontons un cours d’eau et arrivons dans un cirque, avec une végétation très dense et où on a l’impression que James Bond va débarquer ! Nous accostons et allons explorer la grotte située à côté. C’était un des repères des Taïnos  et nous découvrons de nombreuses peintures rupestres gravées dans la pierre. Nous faisons une nouvelle balade dans la mangrove et remontons un autre cours d’eau sur plusieurs miles, au milieu des palétuviers, des palmiers, où l’on rencontre des crabes rouges, des aigrettes, des pélicans, des frégates, des mouettes « moine » (ça, c’est mon nom de baptême perso parce qu’elles ressemblent) et des hérons, avant d’arriver à une sorte de ferme, repère des touristes venus par la terre. Demi-tour, surtout que la nuit tombe vite, et donc, retour au bateau. Les Rangers viennent nous voir pour nous dire qu’il y avait aussi une grotte à côté de leur baraque, avec dans celle-ci, des sculptures et des chauves-souris. Le temps étant en train de changer et le vent de se lever, nous décidons de lever l’ancre et de rentrer à la marina Puerto Bahia, en faisant un détour autour des mogotes, toujours dans 2.50 mètres de profondeur, à admirer les rochers, la natures et les oiseaux. Arrivés à la marina, nous sommes au calme, les enfants se baignent et courent et c’est tout de même plus pratique pour Mayï et Jean-Charles, d’autant plus qu’ils repartent dans deux jours. Nous en profitons pour nettoyer le bateau, le ranger, réparer le dessal, refaire des courses en ville, des lessives, le plein des bouteilles de gaz, prendre la météo. A propos de celle-ci, nous prenons quotidiennement les fichiers grib afin de voir quel serait le meilleur moment pour traverser le Mona Passage, réputé difficile et dangereux (j’angoisse déjà) avant d’arriver à Puerto Rico… En attendant, on prépare le bateau au cas où… : on vide au fur et à mesure les réservoirs d’eau pour ne pas être trop lourd de l’avant et éviter d’enfourner, Xav plonge pour gratter le speedo recouvert d’algues, enlève le moteur de l’annexe pour le fixer sur la chaise, bref, on s’agite et on se motive en se disant que c’est l’une de nos dernières grandes traversées avant la fin de notre aventure… Donc, courage !

Nous sympathisons avec un catamaran français « Inoui », arrivé pendant que nous étions aux Haïtises. Marie-Noëlle et Didier devrait également repartir en même temps que nous vers Puerto Rico, mais comme ils veulent faire un crochet par les Haïtises… nous ne sommes pas sûrs de nous revoir, du coup, nous échangeons tout de même les bons plans. Pour l’heure, il ne fait pas beau, nous faisons un avitaillement et nous fêtons mon année supplémentaire avec les rides qui vont avec !... Puis Mayï et Jean-Charles repartent vers le froid, chargés comme jamais ! Merci encore de votre venue et pour tout ce que vous faites ! Quant à nous, il est fort probable que nous quittions la Rép Dom demain aussi. Donc, à nous le Mona Passage et see you à Puerto Rico ! On vous tient au courant.

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