02 février : Mona Passage et arrivée à Puerto Rico

Nous vous avions laissé en Rép. Dominicaine le jour du départ de Mayï et Jean-Charles. Nous profitons d’avoir la voiture pour faire les dernières emplettes et allons scruter la baie de Samana afin de jauger l’état de la mer et des vagues. En effet, après avoir épluché en long en large en travers le fichier météo, nous avons pris la décision de traverser vers Puerto Rico dès le lendemain. Nous rentrons à la marina, profitons de l’eau pour nettoyer le bateau, faisons des lessives, les papiers de départ d’immigration et de Marine de guerre (10 $ et qui réclame en plus sa propina...) et appareillons direction Cayo Leventado pour y passer la nuit.

Le lendemain matin, après avoir préparé les repas en avance, nous levons l’ancre à 9 heures. Il fait beau, la mer s’est calmée mais reste un peu agitée et le vent souffle à 15 nds. Et c’est parti pour 140 miles de bonheur, cap au 116° ! Les enfants commencent à angoisser, vu tout ce qui se raconte sur le Mona Passage… Au passage, nous admirons une nouvelle fois les baleines en train de batifoler. Nous en voyons beaucoup souffler et l’une d’entre-elles a même décidé de s’amuser à lever sa nageoire et la faire claquer sur l’eau, et ce à plusieurs reprises (il parait que c’est une autre technique d’approche…). Nous longeons la côte dominicaine et la regardons s’éloigner pour la dernière fois. Vers 17h, nous avons effectué 45 miles déjà et nous passons notre 1^er point (18°51’00 – 68°10'874) avec 1 nd de courant en face, la mer s’est calmée et le vent souffle à 10/12 nds. Note à l’attention de Nicolas, Enzo a vomi 2 fois … de stress… Voila, ça, c’est fait. Vers 21 heures, nous sommes au 18°43’45 – 67°57’61, cap au 130 : il n’y a plus de courant et la grand voile commence à porter. Je prends mon quart, musique à fond dans les oreilles et contemple la voute céleste tout en faisant des vœux devant le nombre incalculable d’étoiles filantes. Je surveille au radar le voilier qui arrive en face et un espèce de truc qui nous suit depuis un moment (en fait, il s’agissait d’un cargo). On essuie un grain et le bateau fait le bouchon, mais sans taper. A minuit, la lune se lève et Xav prend le relais, position 18°40’50 – 67°62’60 car on vire au niveau du fameux plateau Hourglass Shoals, cap au 147, 15 à 18 nds de vent, vitesse 8 nds et enfin, on coupe les moteurs. A 5h30, après avoir remis les moteurs, nous sommes au niveau de l’île Desecheo, cap au 129, la mer est plate, malgré le vent de face. A 8h, nous arrivons dans la baie de Mayaguez à Puerto Rico, soulagés car ça s’est très bien passé finalement ! En résumé, nous avons parcouru environ 138 miles en 23 heures.

Nous mouillons devant les immeubles et une sorte de ponton en bois. Je m’empare de notre téléphone américain qui marche ici et commence les formalités douanières. A la fin, le douanier m’annonce que les bureaux sont fermés le week-end et qu’il faut qu’on aille à l’aéroport de d’Aguadilla, à 45 minutes en voiture au nord de Mayaguez pour faire les formalités. Du coup, nous débarquons et partons en quête d’un taxi. On se rend dans une station essence pour demander des infos et tombons sur une dame, fort gentille qui nous dit de ne surtout pas prendre de taxi car c’est énormément cher (on a appris par la suite, qu’un aller-retour jusqu’à l’aéroport coûtait plus de 200$ !). Du coup, trop sympa, elle nous amène en voiture jusqu’aux bureaux d’Avis où nous louons une voiture. En route pour Aguadilla. Au passage, nous admirons le paysage et avons l’impression de nous retrouver dans un mini Etats-Unis car on y retrouve toutes les enseignes mais dans une île ! Par contre, ici, les gens sont gentils, aimables et serviables ! On parle anglais mais surtout espagnol. Nous arrivons à l’aéroport et nous rendons aux douanes. En 15 minutes, c’est plié : le douanier – super gentil- était trop content qu’on ait les visas B1/B2 et le cruising permit, ce qui lui évitait de la paperasserie. Le temps de remplir les cartons d’immigration, un coup de tampon sur les passeports, le nouveau numéro du cruising permit et bye bye ! J’aime quand ça se passe comme ça !

Nous profitons de la voiture pour aller manger au Mc Do (oui, je sais, je sais… mais ce sont les enfants vous comprenez… c’était pour les remettre de leurs émotions de cette traversée !!!) et faire quelques courses au Wal-Mart (on renoue vite avec les vieilles habitudes !). On ramène la voiture, le gérant ayant lui aussi la gentillesse de nous ramener au dinghy dock, et nous levons l’ancre pour aller à Boqueron, superbe baie, mieux abritée du vent, à 13 miles au sud. Dîner et gros dodo bien mérité !!! Suite au prochain numéro !