... aux Caraïbes


25 novembre : Les Abacos

27/11/2012 23:17

Happy Birthday Xav !!! Cette année ça sera aux Bahamas que nous le fêterons, en compagnie de Bayalé et de La Françoise. Super soirée en perspective… avec du foie gras de chez nous, ce qui a ravi tout le monde ! Puis vite dodo, car le lendemain, nous levons l’ancre de bonne heure pour Spanish Wells, au nord d’Eleuthera.

Finalement, notre réparation de fortune n’aura pas tenue… Donc moteur babord HS et la courroie du tribord qui se remet à patiner… Moralité, on coupe les moteurs et nous partons pour Spanish Wells, à la voile. Au bout de 15 virements de bord par vent de face établit à 20 nds, après avoir déchiré une nouvelle fois le lazy-bag (décidément, ça devient une manie) et cassé la manille de la 1ère bosse de ris, nous arrivons le soir après avoir parcouru 70 mn… au lieu de 32 mn si on avait été en ligne direct… Xav a même été jusqu’à mettre des points de colle sur la courroie histoire qu’elle adhère et qu’on puisse prendre le mouillage !…

Le lendemain matin, on lève à nouveau l’ancre, sans Bayalé et La Françoise qui resteront là-bas 2 jours. Nous prenons la direction de Marsh Harbour aux Abacos (nord des Bahamas), car Martine et Alain arrivent le lendemain matin. Le moteur tribord patine toujours autant mais semble tenir le coup, le temps de passer la barrière de corail avant la pleine mer. Une fois au large, on le coupe et place à la voile… par vent de 10 nds au près… pas de bol ! Une chance, la mer est belle et le soleil de la partie ! Le temps de pêcher un thon (notre premier depuis x mois, Dieu que ça fait du bien un bon tartare !!!) et voici Xav à nouveau dans les cales à poncer les poulies de l’alternateur et changer à nouveau la courroie (on y croit et on ouvre tous nos chakras car c’est notre dernière !!). Et ô miracle, le moteur repart, sans broncher ni couiner !!!! Trop content !!! On prie juste pour que la durite ne nous lâche pas elle aussi. Nous arrivons aux Abacos, de nuit, donc pas cool pour franchir la barrière de corail, mais on se fie au GPS qui n’est pas décalé ici. On fait un peu… non, beaucoup, d’huile en la franchissant et nous planterons l’ancre de l’autre côté, à Lynyard Cay, pour une nuit bien méritée. Le lendemain, direction Marsh Harbour, avec notre Kapuera qui tient super bien le coup, pour accueillir Martine et Alain. La ville est sans intérêt majeur mais c’est surtout, la gentillesse, la sympathie et la serviabilité des gens que nous rencontrons, ce qui est assez rare… Rien que de marcher dans la rue avec notre chariot à roulette, les ¾ des gens s’arrêtent, vous demandent si vous avez besoin d’aide et vous proposent systématiquement de vous déposer quelque part. Que du bonheur !!! Xav répart les 2 moteurs avec les pièces fraichement arrivées et tout semble bien aller, on touche du bois ! Quant au moteur du dessal, on le laisse au pro du coin et on refera un check lorsqu’on ramènera Martine et Alain.

Premier mouillage avec nos hôtes, direction Tilloo Cay, au sud-est des Abacos. Nous mouillons devant de superbes maisons et sommes frappés par la clarté de l’eau… froide par contre. Nous explorons les environs et sommes rejoints en fin d’après-midi par Bayalé et La Françoise, juste pour l’ apéro de rigueur !!!! Le lendemain matin, après qu’Enzo est mis à l’eau « le Enzo I », fabriqué à Chub Cay et sur lequel un message a été inscris… en espérant qu’il y aura une réponse, nous partons pour Tahiti Beach au sud d’Elbow Cay. L’endroit est absolument superbe avec de fantastiques dégradés de bleu. Le seul bémol est le passage de l’ouragan Sandy qui a tout de même enlevé beaucoup de sable, les vents avec le sel et le sable ayant grillé la végétation et la montée des eaux ayant dévasté certains endroits…. Après la séance plage et baignade, nous partons pour Guana Cay pour y dormir. Le village est très mignon et surtout très paisible. Les maisonnettes sont toutes plus colorées les unes que les autres et il y règne une atmosphère de tranquillité et de douceur de vivre fort agréable. Les gens sont tous cool, souriants, heureux de vivre en somme et roulent tous en golfette!. Trop top ! Puis, en route pour Treasure Cay. Le temps est toujours clément mais on supporte quand même la petite laine le soir (merci les fronts froids…). Treasure Cay est classée par le National Geographic comme étant l’une des 10 plus belles plages du monde. Et c’est exact. Autant l’arrivée côté marina n’a rien d’exceptionnel, voire même pas terrible, mais côté plage, c’est superbe. Une immense grande anse dans des tons turquoises et le sable d’un blanc et d’une finesse assez appréciable. En revanche, les palmiers ont dû être verts, nombreux… mais une fois de plus, Sandy est passée par là !

Le lendemain, direction le nord, Powell Cay. Au passage, on y laisse le davier : je m’explique. Au moment de lever l’ancre, tout se passe bien jusqu’à ce que l’ancre reste coincée au fond… On se dit que le sol est spongieux, donc on la traine un peu. Rien. On recule, rien. On la retraîne un peu, et là, pof, les rivets du davier lachent et le gaindeau se met en sécurité. Bon, bah, obligé de plonger. Résultat, la pointe de l’ancre s’était coincée dans une maille de chaine d’un ancien corps-mort non répertorié. La probabilité pour que ça se passe comme ça est assez infime tout de même !!! On devrait jouer à l’euro million… à méditer !

Finalement, nous changeons nos plans. Au lieu d’aller à Powell Cay peu abrité, nous allons à Manjack Cay mieux protégée. Il nous faut sortir du lagon pendant 2 miles pour y re-rentrer et comme les passes dans la barrière de corail sont étroites avec beaucoup de déferlantes, on serre une nouvelle fois les fesses. Le vent est aux alentours de 22 nds, les grains se succèdent, nous confirmons Manjack Cay. Le mouillage y est superbe, un peu rouleur mais sans plus. Nous sommes accueillis par un jeune couple de français, Aude et Jérémy, qui y ont établi leurs quartiers avec leur monocoque Jazz et font du « home-sitting ». Ils nous invitent à visiter l’île, à emprunter un chemin qui traverse la mangrove pour aller côté Atlantique, et à nous servir des paddles et hobby-cat. Très sympas. Du coup, on organise un pique-nique sur la plage (pas trop longtemps pour cause de yen-yens féroces et assoiffés de sang, c’est Twilight version Caraïbes ici !!!!), on échange des bouquins, on essaie de taquiner la langouste sans succès et on repart pour Green Turtle Cay car un front froid est annoncé avec des vents entre 25 et 30 nds et que la baie y est assez protégée.

Green Turtle Cay est une île très mignonne avec son petit quartier historique aux maisons colorées et de style colonial. C’est un vrai bonheur de déambuler dans ces toutes petites rues, où les gens vous accueillent une nouvelle fois avec le sourire. En plus, ce soir, c’est resto et la « fête » car nous sommes le 4ème jeudi de novembre et aux USA, c’est Thanksgiving. Du coup, comme la clientèle de ces îles est ¾ américaine, les bahaméens se sont adaptés aux coutumes. Donc, nous goûtons, avec délice, (étonnant pour un repas américain !) le repas traditionnel de Thanksgiving avec sa fameuse dinde (heu…avis à ceux qui ricanent, c’est pas moi la dinde !!). Bref, c’était sympa et bon. Nous y restons une journée pour cause de météo, pluie vent et grains.

Départ pour Man O War… et grand moment de frayeur pour nous. Pour nous rendre à Man O War, nous devons repasser par la barrière de corail (Whale Cay), emprunter un bout de mer avant de re-rentrer dans le lagon. On se met dans l’alignement pour sortir et tout d’un coup, ça se met à déferler devant nous. Xav coupe les moteurs pour laisser passer la série. Il remet les gaz, mais derrière une montée, la deuxième est trop proche et Kapuera n’a pas le temps de la remonter. La vague se casse au-dessus de Kapuera, au niveau du mât avec quelques 3 ou 4 tonnes d’eau qui se déversent d’un coup. Xav s’agrippe à la barre, Alain se recroqueville et nous, dans le carré on fait comme on peut avec de l’eau qui arrive de partout. Tout flotte, cockpit rempli jusqu’aux genoux et carré inondé : quand la vague s’est abattue sur nous, la violence a été telle que la casquette a été arrachée net et a cassé avec elle la poignée d’un hublot. Sous la pression de l’eau qui s’est engouffrée par le trou, le carré a été inondé et ce jusqu’au plafond, sans parler des affaires qui étaient dedans et toute l’électronique et l’informatique… Bref, tout le monde va bien, un peu secoué, Léa choquée mais plus de peur que mal. Notre Kapu est trop bien et résiste à tout, trop fort ! Nous sortons vite de cet endroit… malgrès le moteur tribord  calé (un peu noyé par la vague) . Alain se dépêche vite d’enlever le bouchon du dinghy car il a de l’eau jusqu’aux boudins… et prévenons vite Bayalé que ça secoue pas mal ! Mais lui aura plus de chance et passera sans encombres. Nous arrivons à Man o War, refaisons un état des lieux (les pagaies des kayaks ont plié sous le poids de l’eau !) mais ça va.Un Ti-punch et vite au lit, trop d’émotion ! Le lendemain, Pierre débarque sur Kapuera et commence avec Xav et Alain à préparer le bateau en vue de sa réparation. Puis c’est la visite de l’île, trop mimi elle aussi et qui bénéficie d’un statut à part dans les Bahamas : pas de vente de cigarettes, ni d’alcool.

Dans l’après midi, on s’en va pour Elbow Cay a 3,5 miles et mouillerons à Hope Town. Le village est tout aussi sympathique que celui de Man o War, peut-être plus touristique. Nous montons en haut du phare « sucre d’orge » (rayé rouge et blanc) et là, whaou ! une vue extraordinaire sur tout le lagon et ses variantes de bleu. Vraiment top, soirée concert à la marina d’en face dont nous profitons du bateau. Balade dans l’île puis appareillage pour Marsh Harbour car c’est déjà la fin du séjour de Martine et Alain… qui en a profité pour faire des consultations à distance et a regardé les dents des équipiers des 3 bateaux et rafistolé comme il a pu les bobos de chacun !... La classe d’avoir son propre dentiste à bord ! Apéro en bonne et due forme sur Bayalé, car nous avons retrouvé aussi La Françoise. Puis c’est le départ de Martine et Alain… que nous avons chargé de quelques kilos d’affaires à ramener. Merci encore de votre venue et pour tout ce que vous avez fait pour nous. Votre cabine est prête pour la prochaine fois !

Nous profitons de notre pause à Marsh Harbour pour refaire un avitaillement chez Maxwell’s (le supermarché du coin, assez bien achalandé…  avec des prix qui vont avec !) et les garçons entreprennent la réparation de notre Kapu, qui redevient vite tout beau, tout neuf. Je n’ai plus qu’à finir de nettoyer l’intérieur et à tout dessaler… Quant au moteur du dessal, les nouvelles ne sont pas bonnes : le moteur est grillé. Va falloir qu’on trouve une solution car sans production d’eau douce, ça risque d’être chaud ! Voilà pour les news du moment. Nous attendons la fenêtre météo pour amorcer notre descente vers Eleuthera et les Exumas. See you !

 

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