... aux Caraïbes


27 novembre : découverte des Exumas

16/12/2012 23:39

Nous quittons Marsh Harbour pour nous rendre à nouveau à Lynyard Cay, endroit stratégique de la sortie du lagon car protégé des vents d’est, donc peu de déferlantes… en théorie. Petite nav tranquille et stop devant une superbe plage, propice à …. une BBQ party ! C’est donc une soirée feu de camp, grillades, ti punch et chamallows grillés qui clôturera en beauté notre escapade aux Abacos, car nous amorçons notre descente vers Eleuthera, le milieu des Bahamas.

Au petit matin le vent est tombé à 15 nds et nous franchissons la barrière de corail sans encombre mais non sans une certaine dose d’émotion suite à notre aventure de la dernière fois… nos démons ont été vaincus, yes !!! La nav de 51 mn plein sud vers Royal Cay se fera par vent établi entre 16 et 20 nds au ¾ arrière et nous avançons à une vitesse de 9 nds avec des pointes à 10nds ! Whaou, c’est grisant comme sensation ! A l’arrivée, le mouillage est sympa mais très venté. Nous décidons donc le lendemain d’avancer et de partir directement pour les Exumas avec un premier stop à Allen’s Cay. La navigation se fait sur un lagon de 2.50 mètres de profondeur mais clapoteux en raison d’un vent à 24 nds , une vitesse qui oscille entre 8 et 10 nds ! Trop cool, les dégradés de turquoises sont superbes mais attention aux patates de corail qui parsèment le lagon ! Un vrai champ de mines ! Nous mouillons dans le chenal d’Allen’s Cay magnifique, et après un nuit blanche en raison de rafales de vent à 30/35 nds et d’un très fort courant, nous partons visiter ces îles où des iguanes préhistoriques sont les seuls habitants…  très demandeurs de salade ! En temps normal, le mouillage doit être superbe, mais il faut reconnaître qu’en cette période de l’année, aller aux Bahamas n’est pas une bonne idée : on enchaîne fronts froids du nord sur fronts froids, avec beaucoup de vent du nord ou d’est soufflant la plupart du temps à 20/25 nds, une mer et un lagon souvent levés et des mouillages très rouleurs. Le soleil est bas donc empêche de voir les patates de corail et il fait nuit à 17h30 (cela dit, les nuits sont absolument magnifique avec sa voie lactée, ses étoiles et constellations à portée de main… et qui nous font sentir encore plus petits dans cette immensité). Du coup, pas de langoustes et peu de baignade car la mer est trop froide, ce qui nous fruste énormément…

Départ pour Highborne Cay où les couleurs de l’eau sont une nouvelle fois magnifiques. La végétation n’a rien à voir avec celle des Abacos. C’est plutôt mangrove, palétuviers et palmiers nains. Les îles sont plates, très rocheuses avec calcaire et corail et de magnifiques plages. Il y a une petite marina où l’accès à internet est gratuit mais pas le dépôt des poubelles… 5$. Petite balade dans l’île et apéro d’au-revoir sur La Françoise. En effet, Michel et son équipière Marie doivent être aux Turks & Caïcos le 12 décembre… Ils vont donc survoler les Exumas et surtout attendre la bonne fenêtre météo pour traverser. On se revoit donc aux Turks pour passer Noël ensemble (ce soir, les enfants en profitent pour décorer le bateau et revêtir notre sapin synthétique de son plus bel apparat !...). Le mouillage est une nouvelle fois extrêmement rouleur et la nuit sera une nouvelle fois courte…

Avec Bayalé, nous partons pour Norman’s Cay et mouillons au sud de l’île, à Skip Jack Point, toujours à la recherche de calme… que nous trouvons enfin, malgré un vent établi à 23nds. Enfin une bonne nuit après un raid en kayak, baignades et balade dans les petites îles alentours. Sur l’une d’entre-elles, nous trouvons des sortes de bigorneaux. La cueillette est énorme. Après cuisson, dégustation avec un aïoli, trop bon !!! A défaut de langoustes, on se contente de plus petit et de ce qu’on a !!!

Puis direction le parc Boundary et un 1er stop à Shroud Cay (mouillage avec des moorings). C’est un endroit absolument superbe, très préservé et doté d’une mangrove comme on n’en a jamais vu auparavant. Nous y entrons par un chenal et naviguons en dinghy dans 50 cm d’une eau claire et limpide, du jamais vu encore dans une mangrove. Superbe ! La balade nous amène de l’autre côté de l’île et débouche sur une magnifique plage de sable blanc. Un endroit magique, d’autant plus que nous sommes seuls au monde ! Les enfants se régalent à plonger dans un bras de mer avec un courant qui les ramène à la plage. Tout le monde finit par se baigner !

En route pour Hawksbill Cay, sous un ciel couvert accompagné de quelques grains. Avec Bayalé, nous sommes toujours seuls au monde dans cette partie des Bahamas, ce qui nous donne l’impression d’avoir ces îles magnifique rien que pour nous. On se fait notre Kho Lanta à nous… avec des bigorneaux !!! Nous prenons un corps mort et attendons une percée du soleil pour nous rendre compte de la beauté et de la magie du lieu. Nouvelle balade dans la mangrove, toute aussi transparente et magnifique que celle de Shroud Cay et fin d’après-midi sur la plage. Le ciel ce soir est très noir, très chargé et les éclairs transpercent cette noirceur. Le mouillage devient vite rouleur (encore !) car le vent vient de passer au sud et fait des pointes à 30 nds. Décidément, nouvelle nuit affreuse et courte car comme il pleut énormément, nos récupérateurs d’eau de pluie fonctionnent à bloc et nous devons nous lever souvent pour vider les seaux dans les réservoirs. Moralité, le lendemain Kapuera repart avec un de ses réservoirs remplis (300l) ! Il faut voir le bon côté des choses aussi parfois car nous sommes toujours en panne de dessalinisateur !

Le temps se calme dans la matinée et nous prenons la direction de Wardericks Wells Cay qui signe la fin de ce parc pour nous. Nous mouillons à l’ouest d’Emerald Rock où le mouillage à l’ancre est autorisé. Sinon, c’est bouée obligatoire mais dans un chenal très particulier, certes abrité… et qui donne droit aussi à internet ! Mais interdit de souscrire pour avoir le code Wifi pour ceux qui sont à l’ancre, même si on paye ! De l’hallu ! Bref, l’endroit est somme toute superbe, toujours avec des dégradés de bleu turquoise bluffant. On aime admirer toujours autant les dauphins et le balai des raies. Les enfants restent scotchés devant le squelette d’une baleine retrouvée morte parce qu’elle avait avalé un sac plastique pensant qu’il s’agissait de méduses… Belle leçon d’écologie et de respect de la nature. A méditer.

Destination Sampson cay. Enfin, les choses sérieuses reprennent : le beau temps revient, l’eau est beaucoup plus chaude et la pêche porte ses fruits ! Pierre et Xav sont partis taquiner la langouste et reviendront avec des poissons de différentes espèces, une sole et … une langouste ! C’est l’occasion  aussi pour les enfants d’admirer une nouvelle fois les raies et leur balai majestueux… et de découvrir de près les nurse-sharks, autrement dit, les requins nourrices. Ils sont à priori inoffensifs puisqu’ils n’ont pas de dents et ne mangent que du plancton et des crabes… mais c’est toujours impressionnant d’en voir ! Et il y en a plein !!!! Nous visitons ce chapelet d’îles en dinghy…, toutes privées et toutes avec de magnifiques villas (certaines ont carrément des éoliennes et des m² de panneaux solaires !). Ce soir, partie de pétanque et BBQ de poissons !

Puis départ pour Staniel Cay en passant via un chenal entre les îles. Nous mouillons devant le village et les enfants font vite connaissance avec un catamaran québécois « la isla bonita ». Isabelle, Marc et leurs 2 enfants, Mael (11 ans) et Louanda (9 ans) partent tous les ans de leur Alaska pour fuir la rigueur de l’hiver et viennent se réchauffer aux Bahamas. Nous passons une excellente soirée en leur compagnie lors d’un « souper ». Du coup, le lendemain, nous partons tous ensemble visiter la grotte Thunderball, où a été tourné un James Bond et le film « Splash ». On n’y rentre qu’à marée basse avec masque, palmes et tuba et on peut y admirer un véritable aquarium de poissons. Superbe. Puis visite du village très coloré et stop à la marina pour y déposer les poubelles et voir évoluer les nurse sharks entre les bateaux. Le soir, nous mouillerons juste à côté, à Big Major Spot, pour voir les cochons nageurs… Car après les bébés nageurs, voici les cochons nageurs ! Bien gros, bien dodus, donnant des envies de méchouis… Ils nagent tranquillement et après avoir bien grogné, ils viennent vous voir pour réclamer quelques légumes qui trainent… et repartent comme ils sont venus ! De l’hallu ! Voici les « speeder swimming cochons » !!! Et dire qu’on n’a pas le droit de pêcher ici !!! Vous imaginez, un cochon au bout de la ligne !!! Tous ces jambons à 4 pattes qui flottent et qui vous narguent… « c’est trop inzuste » !...

Black Point Settlement sera notre prochain arrêt. Nous retrouvons « la isla bonita » et les enfants font du surf nautique avec leurs copains québecois… pendant que nous faisons un tour à terre et profitons d’un lavomatic ultra moderne pour faire quelques lessives. Nous en profitons également pour remplir nos réservoirs d’eau car un robinet d’eau potable est à disposition dans la rue… Bon d’accord, on doit faire des allers-retours permanents avec nos bidons mais le jeu en vaut la chandelle ! (en même temps, c’est Xav qui s’y colle, alors…). Départ pour Big Farmer’s cay. Pas de vent, le lagon est un lac : on voit le fond comme dans une piscine. Mais le piège vient des forts coefficients de marée d’en ce moment (plus d’un mètre). Moralité, là où on devait aller, on ne pourra pas car le bateau a failli se planter par deux fois dans 70 cm d’eau… Du coup, nous mouillons à Galliot Cay et partons avec Bayalé et La Isla Bonita plonger. Nous faisons un premier essai dans le cut (passage de la mer vers le lagon entre deux barrières de corail) : on s’accroche à l’annexe et on se laisse dériver par le courant. Trop cool ! Et comme la mer est magnifique, nous passons côté océan pour aller taquiner la langouste. Marc en aura 1 superbe, Pierre et Xav seront bredouilles… pfffffff ! En même temps, il faut reconnaître que c’est loin d’être évident de pêcher la langouste avec un harpon bahaméen plutôt qu’avec un fusil ! Mais comme les fusils sont interdits ici, no choice ! Nous ferons un dîner d’adieu … avec la langouste, sur La Isla Bonita car ils partent pour Cuba… Les enfants sont tristes de quitter leurs copains, se font des cadeaux et s’échangent les mails en se promettent de se revoir au Yukon, au Canada, pour un raid moto-neige.

Prochain mouillage : Rudder Cut Cay. Pour nous y rendre, il faut attendre la marée haute (ici les marées ont leur importance et il faut bien calculer pour passer au bon endroit au bon moment… sans parler des courants qui sont assez puissants) et passer dans un petit chenal. Super joli car on longe un lagon qui, à marée basse, laisse place au sable. Au passage, on passe devant Musha Cay, île du célèbre David Copperfield (mais celle-là, il n’a pas réussi à la faire disparaître !), qui a également acheté Rudder Cut Cay uniquement pour profiter de la piste d’atterrissage… Pendant que je fais école, Pierre et Xav partent à la pêche… et ramèneront 3 langoustes ! Enfin !!!! Puis nous partons tous plonger au large de Rudder pour y admirer une curiosité plus que locale : une sirène… Non, je n’ai pas fumé !!!! En fait, il s’agit d’une sculpture immergée représentant une sirène accoudée au tabouret d’un superbe piano à queue, cadeau de David Copperfield à sa 2nde épouse (ouaip !!!). Original mais je ne pense pas qu’elle en profite tous les jours…. Remarquez, comme ça, elle ne prend pas la poussière ! Juste des algues… Celle-là au moins, il l’a réussi à la faire disparaître par 3 mètres de fond  (la statue, pas la femme !) !!! Trop fort ce David ! Ensuite, ballade dans le lagon en dinghie, quand soudain, Enzo crie : « Requin ! ». Et il avait raison ! On s’en approche, lui peu farouche se laisse approcher… lorsqu’on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’un nurse Shark, mais d’un joli requin tigre d’1.50 à 2 mètres !!! Il se laisse approcher et lors d’un virage sec, il touche du bout de sa queue l’annexe, ce qui ne lui a pas plu et nous montre sa jolie dentition… avant de s’éloigner. Et il n’était pas seul ! Pierre et Danièle en suivaient un autre. En fait, ils se sont retrouvés prisonniers de la marée basse et n’ont pas pu rejoindre le cut. En attendant, comme ils se baladent…  pas de baignade !

Après avoir parcouru 39 miles, nous voici à George Town, LA ville des Exumas… avec seulement 1000 habitants. Nous mouillons en face de la ville, près d’une île où l’air de la farniente souffle à plein nez. Tout y est fait de bois, les bancs pour célébrer son mariage sur la plage sont en place, les transats  trempent dans l’eau, les bars mettent les watts à fond, le feu de bois crépite, les raies viennent batifoler dans vos pieds en quête de lambis, bref, c’est cool ! Cela dit, nous retrouver près d’une ville avec autant de bateaux au mouillage (et Dieu sait s’il y en a !), nous change des derniers mouillages dans les îles perdues des Exumas où nous étions seuls à jouer à Robinson Crusoe. Mais bon, nous sommes entourés de Canadiens et de Québécois qui passent l’hiver sur leur bateau au soleil plutôt que dans la rigueur de leur hiver, ce que je comprends aisément et l’ambiance au mouillage est conviviale et sympathique !. Les enfants jouent sur la plage avec d’autres enfants, (pétanque, volley-ball, courses…), qu’ils soient québécois, américains ou autre nationalité, et c’est bien pour eux… car il faut reconnaître qu’en ce moment les enfants sur les bateaux sont une denrée rare !!! Pendant ce temps, nous nous rendons à « la ville » pour y faire le plein de nourriture, d’eau et de gasoil. Nous profitons également d’un accès à internet pour checker la météo et voir quand est-ce que nous partons vers les Turks & Caïcos en fonction du vent… le but étant d’y passer Noël.

Je ne sais pas si d’ici là, nous aurons d’autres connexions, donc, dans le doute :                          

JOYEUX NOËL à toutes et à tous !!!!

Passez d’excellentes fêtes de fin d’année, ne vous goinfrez pas trop et régalez-vous de ces moments uniques et magiques !

On pense à vous !

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