... aux Caraïbes


Bye bye Bahamas, hello les Turks...and bye bye !

07/01/2013 21:52

Nous vous avions laissé à George Town aux Exumas où nous attendions la fenêtre météo pour rejoindre le sud des Bahamas avant la grande traversée vers les Turks & Caïcos. La fenêtre s’est présentée assez vite et une fois l’avitaillement et le gasoil fait, les réservoirs d’eau remplis (toujours pas de dessal)et les au-revoirs fait aux Québecois, nous levons l’ancre direction Calabash Bay sur Long Island. La mer est belle, 12 nds de vent et une fois les 24 miles parcourus, nous plantons l’ancre devant une magnifique plage déserte… enfin presque car c’était sans compter sur la présence de ces petites bêtes vicieuses et piquantes aussi grosses que des têtes d’épingles : les « yens-yens » !!! Vive le OFF !!! Puis départ pour 48 miles vers Clarence Town, au sud de Long Island. La mer est d’huile et pétole de vent… Nous arrivons en fin d’après-midi, le temps d’aller se dégourdir les jambes sur une petite île et d’aller explorer Clarence Town qui ressemble plus à une ville fantôme qu’à autre chose… mais avec des décos de Noël très présentes ! Par chance, nous trouvons un bar (et oui !!!), occasion de fêter cette journée et surtout occasion de prendre les mails et LE fichier grib (météo). La tendance de beau temps et de vent  établit N/NE  se confirmant, nous levons l’ancre à 5h du matin pour parcourir les 66 miles qui nous séparent de Crooked Island. Le gindeau commence réellement à montrer des signes de faiblesse et disjoncte de plus en plus. Pierre pense que c’est le relais qui lâche… Dans la série « pas de bol »… !! Bref, nous y arriverons en début d’après-midi, ce qui nous permet de souffler un peu, de nous poser, et pour les enfants d’extérioriser leur trop plein d’énergie avant la nav de demain. A Crooked Island, nous sommes vraiment seuls au monde dans une immense baie d’eau verte émeraude. Nous nous baladons sur l’immense plage et Enzo en profite pour trouver une bouée échouée qu’il a l’intention de peindre en souvenir des Bahamas (Ahhh âme d’artiste, quand tu nous tiens !!). Avec Léa et Danièle, nous faisons la collecte de bulots pour le prochain apéro. 7h30, départ pour Mayaguana, dernière étape qui signera la fin de notre séjour aux Bahamas. 68 miles à faire dans une mer agitée et un vent presque de face à 20 nds… pas cool.  Nous mouillerons en fin d’après-midi dans le lagon de Mayaguana, heureux d’avoir fait ces traversées dans de relativement bonnes conditions météo. 3 autres bateaux sont au mouillage, et… il n’y a rien ! Que de la mangrove. Le village se trouve en fait à 15 minutes de marche… dans la mangrove, donc bonjour les yens-yens !!! Nous restons 2 jours à Mayaguana, histoire de se reposer, de profiter une dernière fois des eaux translucides qui sont toujours un enchantement pour les yeux. Léa fait la collecte de dollars caribéens et Xavier pêche sa première raie, qui sera dégustée le soir même avec un petit beurre au citron et aux câpres, mmmm !...  je ne vous dis pas ! Danièle et Pierre partagent ce festin en amenant les bulots pêchés la veille. Un vrai régal, histoire de fêter dignement la fin du monde !!! (nous sommes le 21 décembre 2012…) Le lendemain….( « hé, mais !!! Nous sommes toujours vivants !!!! » ), nous effectuons les formalités de sortie (20$ par personne), nous prenons les mails et LE fichier grib (wifi disponible aux customs) et visitons le village, ou plutôt son carrefour avec son parc pour enfants, son église et quelques maisons en bois légèrement brûlées. Pas de magasins, pas de restos, bref, RIEN, ni PERSONNE. Ah si, des coqs qui se battent pour les beaux yeux d’une poule.. et des yens-yens !!! Ainsi s’achève notre chapitre Bahamas. C’est une destination de rêve avec de longues plages désertes, des eaux translucides, des décors enchanteurs, une douceur de vivre, des gens super gentils, bref, une évasion totale, avec toujours du beau temps. Mention spéciale pour les Exumas pour ceux qui aiment les grandes étendues sauvages aux dégradés de bleu et les Abacos, plus civilisés, des paysages différents de ceux des Exumas mais tout aussi magnifique. Cela reste une de nos étapes coup de cœur.

 

Puis c’est le départ pour les Turks & Caïcos à quelques 58 miles d’ici. Vent établit à 15-20 nds dans le 120°, et nous naviguons à 6.5 nds en moyenne. L’occasion pour nous de pêcher une magnifique dorade coryphène ! Elle sera vite dégustée en tartare ! La mer se forme de plus en plus avec des rafales à 25 nds, mais comme c’est ¾ arrière, on ne sent pas grand-chose…

Enfin, nous entrons dans le lagon des Turks, avec au passage un barracuda qui se prend dans nos lignes et qu’on remet à l’eau pour cause de ciguattera. Nous arrivons à Taylor Bay au sud de l’île de Providenciales (« Provo » pour les locaux). Les maisons sont superbes et nous pensons qu’il s’agit ici du St Barth des américains. Comme nous sommes samedi, donc week-end et veille de Noël, nous décidons que nous n’irons faire la clearance que lundi afin d’éviter l’overtime. Ici, les îles des Turks & Caïcos sont britanniques… (mais le dollar est roi), et donc, le 25 décembre (Christmas day) et le 26 décembre (boxing day) sont fériés.

Pour la petite histoire et la culture générale, les îles Turks et Caicos sont au nombre d'une trentaine et peuplées de 22 000 habitants qui se répartissent en deux ensembles : les îles Turques (Turk islands composées de six récifs coralliens inhabités, de deux îles habitées, Grand Turk, Salt Cay et d'un grand nombre de petites îles rocheuses) et les Caicos, composées de six îles principales, parmi lesquelles figurent South Caicos, East Caicos, North Caicos, Providenciales et West Caicos. Alors, pourquoi baptiser ces îles « Turks & Caïcos » ? L'origine de ce nom a plusieurs explications mais la tendance dit  que le mot « Caicos » proviendrait de  l'espagnol cayos, mot servant à désigner les «cay» (récifs), et le mot « Turk » proviendrait d'une espèce de cactus commun dans l'île. L'extrémité de ce cactus ressemble à un « fez » turc, une sorte de turban de couleur rouge qu'on aurait appelé Turc. Voili voilou ! Merci Maître Capello !

Préparation des sablés de Noël

Donc, nous voici au mouillage à Sapodilla Bay, en train de préparer les sablés de Noël et le repas du réveillon qui ira avec. L’après-midi, nous faisons la clearance. C’est bien la première que tout se passe bien et aussi vite ! A peine arrivés, hop, les passeports sont tamponnés, les papiers de la douane remplis et nous nous allégeons de 100 $ pour un permis de naviguer de 7 jours. Une fois les formalités faites, nous décidons de partir vers la ville, soi-disant à 2 miles d’ici… Erreur !!! La notion des distance ici n’est qu’une… notion !!! Au bout d’une heure de marche, on n’en voit pas le bout… et le ciel nous envoie Doreen, qui, nous voyant, n’hésite pas à faire demi-tour et nous embarque dans sa voiture. Du coup, elle nous trimbale de supermarché en supermarché à travers Provo (île somme toute très moderne et très « civilisée »), nous fait l’article sur les Turks, sur sa famille et le fait qu’elle adoooore la France, nous amène jusqu’à l’aéroport où ses gâteaux de Noël devaient arriver par avion, et nous ramène au dinghie, en nous invitant à venir chez elle quand on voulait, même pour prendre une longue douche chaude car elle sait ce que c’est la vie sur un bateau !!... Et bien moi je dis Merci Doreen pour sa disponibilité et tout le reste car ça n’est certes pas en France que l’on verrait ce genre de comportement !  Réveillon sur Kapuera... et autant vous dire qu’on s’est bien régalé et que le Père Noël nous a gâté (il a même réussi à passer par le mât… trop fort ce Père Noël !!!). Déjeuner de Noël sur Bayalé et nous changeons de mouillage pour aller à South Side Marina. Mais le mouillage est très rouleur. Nous allons donc à la marina pour faire le plein d’eau et quelques gallons de gasoil et on part pour Five Little Cay, un superbe mouillage entre 3 cailles avec une eau turquoise et cristalline. Les garçons partent taquiner la langouste et reviendront… bredouilles car essayer de les pêcher avec leur espèce de lasso, ça n’est vraiment pas gagné !!! Et comme ici, les fusils sont interdits… CQFD ! Nous partons l’après-midi en dinghie pour remonter un canal à travers la mangrove qui nous amène vers le côté nord de l’île, à Grace Bay, haut lieu du tourisme de masse et des super hôtels taille XXL. Mais, le 26 décembre, c’est la célébration du « Maskanoo » à Grace Bay et nous voulons absolument la voir, histoire de découvrir les coutumes locales ! ll s’agit de défilés dans la rue où chaque parade représente les coutumes et danses des anciennes civilisations indiennes qu’il y avait sur l’île avant l’arrivée de Christophe Colomb. Les iliens se promènent avec de superbes masques sur le visage et on goûte la gastronomie locale, tout en écoutant les groupes de musique. Super ambiance !

Maskanoo

Puis direction South Caicos, car nous pensons quitter les Turks dimanche ou lundi, la fenêtre météo étant là. Nous naviguons toute la journée dans un lagon de 1.80 mètres de profondeur. Un vrai régal pour les yeux, et la douce sensation d’être un bateau télécommandé miniature qui vogue sur une piscine ! Puis nous traversons, direction les îles Turks et plus précisément Salt Cay, réputée pour ses mines de sel. Nous y débarquons pour faire la clearance de sortie… et mauvaise nouvelle… Salt Cay n’est plus un port d’entrée… donc, le policier, super gentil fait des pieds et des mains pour savoir s’il peut quand même nous faire la sortie mais la réponse est sans appel, il faut aller à Grand Turk, l’île principale. Du coup, il prévient les autorités de là-bas de notre arrivée. Nous y arrivons 1h30 plus tard, mouillons entre 2 énormes bateaux de croisière (on se demande encore pourquoi ils y font une escale, parce que Grand Turk ne vaut vraiment pas le coup !!!). Le temps de mettre le dinghie à l’eau, et nous voici en train d’arpenter les rues à la recherche des customs. Des gens nous prennent en stop et nous déposent devant le bureau des douanes qui est… fermé ! Nous allons à l’aéroport qui est juste à côté où nous rencontrons un monsieur de l’immigration qui était au courant de notre venue mais qui devait prendre l’avion pour Provo… Il appelle sa collègue qui se mettait en route et devait nous retrouver 15 minutes plus tard au bureau des douanes du port… Nous repartons donc à pied cette fois-ci vers le port, à la recherche de ce fameux bureau qui doit se trouver dans une maison blanche… Mais, ô joie lorsque nous arrivons et que nous découvrons que toutes les maisons sont … blanches… et fermées !!! Nous rencontrons un monsieur chargé du péage de sécurité qui mène aux cruisers. Nous lui racontons notre histoire et il nous dit que la maison est effectivement à 500 mètres de là ! Nous repartons donc… légèrement énervés, mais rien ! Je vais dans un bar et demande au barman où se trouve cette p…. de maison blanche de l’immigration. Certainement que mon air mi-énervé, mi-angélique ou bien ma blondeur ont fait effet… toujours est-il qu’il m’embarque dans sa voiture, attrape au passage Xav, Pierre, Danièle et Léa (Enzo était avec moi) et nous dépose pile poil devant la fameuse maison blanche qui était cachée au fin fond de la zone portuaire… à 100 mètres des dinghies. Le veilleur de nuit était au courant de notre venue, mais la dame des customs venait de repartir…. Et M…., les boules !!!! Du coup, le lendemain matin, nous étions au bureau à 8h. La dame est arrivée, nous a fait les papiers, ne restait plus que la dame de l’immigration, pas commode du tout, qui ne voulait pas tamponner nos passeports parce qu’on n’avait pas rempli les fiches d’entrée… On lui a expliqué qu’on avait tout fait à Provo et que le monsieur ne nous avait jamais donné de papiers à remplir. Finalement, on obtient le sésame, les tampons, on laisse 15$ et hop, adios Grand Turk !!! Tout ça pour ça… Les aléas du voyage ! Nous partons pour notre dernière étape des Turks avant la grande traversée qui nous mènera en République Dominicaine. Nous faisons un stop à Big Sand Cay, une île déserte où un cata, un lagoon 380 au nom de BUBU, avec une famille franco-polonaise, était là depuis 2 jours. Nous arpentons cette île, faisons une collecte d’énormes burgots (un coquillage mi-bulot, mi-escargot), car pas de lambis. Nous échangeons les bons plans avec BUBU et nous repartons le lendemain matin. Xav en est quitte pour une séance muscu car le gindeau vient définitivement de lâcher… et remonter la chaine et l’ancre à la main n’est pas une mince affaire !

Les Turks & Caïcos auront été une étape brève dans notre parcours. Outre la gentillesse et la serviabilité des gens, nous n’avons pas eu le temps de tout découvrir. D’une part parce que nous avons fait les mouillages côté sud des îles et d’autre part, à cause de la météo. En fait, ces îles sont à faire par le nord, à l’intérieur de la barrière de corail, mais le manque d’informations (cartes marines) sur les mouillages nous a empêché de le faire. Ensuite, les forts vents de ces derniers temps venant d’est avec une vitesse de 25nds ont empêché tous les bateaux d’aller du côté nord de ces îles… C’est certainement très beau, mais… raté ! De-même que ces îles sont soi-disant le refuge des lambis : pas vu, des flamands roses : pas vu, des langoustes : vu mais pas pris et des fameux cactus au béret rouge : pas vu ! Dommage !

Nous partons au petit matin donc pour la Rép Dom. Nous avons 185 miles à parcourir que nous aurons fait en 27 heures, par une mer belle, une nuit avec une magnifique pleine lune, un petit vent de 12nds à peu près établi N/NE. Avec Xav nous faisons nos quarts sans souci. Au petit matin, nous apercevons les montagnes de la Rép Dom. Le premier sentiment a été de se dire : des montagnes ??? En fait, on ne pensait pas du tout que le paysage était ainsi : des montagnes, de la verdure et des cocotiers à perte de vue. Lors de cette traversée, nous aurons également pêché 2 dorades coryphènes, trouvés 2 poissons volants près des barres… et rencontré une famille de 4 orques jouant avec on ne sait pas trop quoi, et qu’on ne veut surtout pas savoir ! Nous les laissons tranquille et continuons notre chemin pour passer Cabo Cabron et Cabo Samana dans une mer devenant très houleuse (sûrement les effets du Mona Passage). Bye-Bye les Turks y Bienvenido a Samana !

 

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