Côte sud de Puerto Rico, Vieques et Culebra

Bon que les choses soient claires, ici, on ne peut pas se fier aux fichiers grib !!! Quand ils vous annoncent 5 ou 10 nds de vent, il faut rajouter minimum 10 !!! Cette remontée de la côté sud de l’île est longue et très éprouvante car on est toujours face au vent et celui-ci ne descend pas en-dessous de 20 nds, ce qui fait que le bateau tape énormément dans une mer hyper hachée. Nous faisons des sauts de puce et partons tôt le matin, car curieusement, le vent ne se lève que vers midi… quand il s’est arrêté la nuit. Nous avons donc mouillé dans la mangrove de Gilligan’s Islands, très mignon et très protégé. C’est une sorte de réserve naturelle, véritable paradis des oiseaux et des carnassiers. Nous y rencontrons des suédois fraichement partis pour un périple de 6 mois. Puis le lendemain, nouveau saut de puce pour Salinas, un trou à cyclone perdu au fin fond de la mangrove et haut repère des plaisanciers américains. Bon, pour la nuit, ça ira ! Le lendemain, nous décidons de partir encore plus tôt pour bénéficier d’une mer calme… pas si calme car bien évidemment, elle s’est levée avec le vent très tôt, est devenue très hachée donc solution de repli sur Las Patillas. Petite baie tranquille, plage de sable marron et yens-yens au rendez-vous… mais l’eau est chaude ! Le matin suivant, nous décidons de partir encore encore plus tôt ! Xav pense que c’est bon, mais moi, en scrutant l’horizon et ses magnifiques nuages noirs… je ne le sens pas. En même temps, il faut avancer… Que faire ? On y a va ? On n’y va pas ? Bon, allez, on tente. Au début, cool, ça ne souffle pas trop et la mer n’est pas trop formée… MAIS… un beau grain arrive, puis deux, puis oh tient, la mer qui se forme de plus en plus, oh et le vent qui s’y met aussi atteignant 32 nds… Bref, l’horreur ! Le bateau tape, on avance à 2 nds, on en prend plein la figure, les enfants font un concours de vomitos et le CNED est vite abrégé. J’aurai dû écouter ma petite voix... Solution de repli dans la Marina Palmas del Mar car plus de mouillages à cet endroit de l’île. Et là, gros souffle de soulagement car on en avait ras la casquette de cette machine à laver et en même temps, contents d’avoir remonté cette côte sud de Puerto Rico. La marina est chouette, avec piscine et un petit centre commercial non loin. Je fais les formalités à la capitainerie et appelle les customs pour les prévenir de notre position. Léa et Enzo retrouvent les enfants américains d’ « R Cabin » rencontrés à Samana et nous, nous faisons la connaissance de « Petit Piment ». La journée se passe tranquillou et le lendemain, enfin, une bonne fenêtre météo qui nous permet de nous rendre à l’île voisine, Vieques. En cours de route, nous pêchons un magnifique thazard blanc d’un mètre qui sera dégusté en sashimis. Nous mouillons dans la baie de Sun Bay et nous retrouvons un Nautitech 441, Yaelle, de la base d’Eric. Cela faisait un moment que nous jouions au chat et à la souris et le hasard a fait qu’enfin, nous nous rencontrions. Carine, Daniel et leurs trois enfants, Lisa, Rosannah et Rémi sont partis pour 10 mois et rentrent aussi sur le Marin. Léa et Enzo sont ravis de rencontrer des enfants de leur âge et sautent dans les kayaks pour aller se présenter et jouer. De notre côté, nous les invitons à prendre le café et faire plus ample connaissance. Nous irons à la plage, avant de nous faire éjecter par des américains qui nous ont dit qu’il était interdit de mettre les dinghis sur la plage… (bienvenue du côté obscure de la force américaine !) Ils appellent les life guard… Nous décidons de lever l’ancre en compagnie de Yaelle, et d’aller à Mosquitos Bay, une des 5 baies au monde (parait-il) où l’on peut y observer les phénomènes de luminescence du plancton la nuit. Nous plantons l’ancre dans le chenal, partons en reconnaissance en dinghie et organisons un apéro à bord de Kapuera, pendant que les enfants jouent de leur côté en kayak. Le soir venu malgré l’appréhension, ils finissent par faire des bombes dans l’eau afin de faire briller le plancton. A la nuit tombée, nous partons tous en dinghie et là, un spectacle magique ! On a l’impression que des néons bleus ont été posés sous l’annexe et le mouvement des pales du moteur fait bouger le plancton qui réagit et devient phosphorescent. Une longue trainée bleue fluo nous suit. C’est tout simplement fantastique. On peut même admirer les poissons qui, en bougeant, laissent des traces telles des étoiles filantes. Les enfants s’amusent à recueillir l’eau dans la paume de leur main où le plancton brille comme des pépites d’or. Le spectacle est époustouflant, magique, hallucinant.  On ne se lasse pas de faire des ronds dans l’eau et d’observer les zig-zag des poissons. C’est vraiment unique. De retour au bateau, nous dînons à bord de Yaelle. Malheureusement, nos routes se séparent le lendemain matin car eux restent sur Vieques et nous, nous poursuivons jusqu’à Culebra (une des îles vierges espagnoles) où nous retrouvons Bayalé. Promesse est faite de se retrouver au détour d’une anse.  Départ 8 h 30 car le mouillage s’est avéré rouleur toute la nuit. 3h plus tard, nous mouillons à côté de Bayalé, à Culebra dans Ensendada Honda. Le mouillage est super sympa sur bouée gratuite juste derrière la barrière de corail. Les retrouvailles sont super chaleureuses… un mois que l’on ne s’était pas vu ! Soirée sur Kapuera avec poisson mariné au menu (le fameux thazar de 6 kilos ). Ces retrouvailles ne dureront que deux jours car nous devons retourner sur Puerto Rico pour y accueillir Martine et Nicolas. Ils vont peut- être attendre que nous repassions pour avancer quelques jours avec nous avant de nous laisser et de continuer sur Saint Martin pour un charter. Espérons que nos routes se croisent à nouveau ! Normalement nous les retrouverons fin Mars ou début Avril.