... aux Caraïbes


Départ de Grenade, traversée (du 09 au 11 novembre)

19/11/2011 21:11

Nous profitons d’être à Prickly pour faire un gros avitaillement avec Kathleen (Perséïdes). Nous vidons les rayons de 2 supermarchés et passons une journée à cuisiner les viandes pour ne pas les perdre et à les mettre sous vide. Xavier  en profite pour faire sa première vidange de moteur… et ma foi, ils ont redémarré, donc c’est bon signe !!! Kathleen et Daniel font des allers-retours à l’Ambassade du Vénézuela car ils viennent de recevoir leurs nouveaux passeports, donc démarches pour le visa vénézuélien pour Los Roques. Puis direction le bureau d’immigration pour faire la clearance de sortie. Pendant ce temps, Philippe de chez Turbulence, installe le radar au milieu du mât et passe le câble dans ce dernier (reste à le brancher…). On remplit les réservoirs d’eau… et c’est le départ !!!

Nous quittons Grenade vers 11h. Le coucher de soleil magnifique avec  Perséïdes en premier plan. On a laissé passer Perséïdes en premier, d’une pour nous tracer la route, de deux, il est équipé d’un radar. Comme nous traversons les eaux réputées dangereuses du Vénézuela (passage de drogue, actes de piraterie…), on a préféré naviguer tous feux éteints (cela dit, c’était pleine lune, donc, ça ne changeait pas grand chose…). D’où l’importance du radar pour voir approcher les fameuses lanchas (barques de pêcheurs) tant redoutées.  Nous essayons de rester en flotille jusqu’à Blanquilla, premier stop de cette traversée et arrêt salutaire car c’est la base militaire de la guardia. Donc, à priori, pas d’attaques.

La navigation jusqu’à Blanquilla se passe sans encombres : nuit magnifique, pas de grain, vent arrière établit à 16/18 nds, houle de 2 mètres. Comme le vent est arrière, ce qui nous fait surfer pas mal de vagues, nous mettons les voiles en ciseaux (la grand voile bordée d’un côté et le génois de l’autre), ce qui nous permet d’avancer à une allure de 7 nœuds en moyenne. Avec Xavier, nous faisons nos quarts, mais comme l’allure est relativement confortable, nous sortons nos poires que nous mettons de chaque côté du cockpit et chacun surveille son coin à l’affût des moindres lumières douteuses…

Au petit matin, nous apercevons Los Hermanos, un petit groupe d’îles rocheuses sans âmes qui vivent, au mileu desquelles, Enzo pêche un barracuda de 60 cm !  Puis nous arrivons en vue de Blanquilla, accompagnés d’un banc de dauphins, magique !. Blanquilla est une île très surprenante car on s’attend à voir des montagnes, de la verdure… et bien pas du tout ! C’est une île plate de chez plate ! Nous faisons le tour par le sud et mouillons devant une longue plage de sable blanc, dans une eau turquoise cristalline et 2 cocotiers qui se battent duel sur la plage. Finalement , nous aurons parcouru 175 miles en 25 heures.

Nous déjeunons et allons profitez de cette fabuleuse plage. 9a fait du bien de se dégourdir les jambes et de se tremper après cette navigation. Pendant que les enfants jouent sur la plage sous l’œil avisé de Xavier, nous partons, Kathleen, Daniel et moi à la découverte de cette île et de ses fameux ânes sauvages dont tout le monde nous parle. Munis de sandales et de crocs, nous parcourons quelques kilomètres au milieu d’un lac asséché et de champs de cactus. C’est absolument beau, sauvage, sans âmes qui vivent… Bilan : nous ne croiserons que des lézards noirs, des pélicans, des cactus aux piquants redoutables  et des crottes d’ânes…sans ânes ! Le soir, nous dînons à bord de Perséïdes la pêche du jour. Le lendemain matin, pendant l’école, Daniel vient sur Kapuera pour aider Xavier à bancher son radar et son aide nous a été plus que précieuse puisque ça marche !!! Puis c’est au tour d’une barque de pêcheurs de venir nous rendre visite. Ils réclamaient des piles (comme moi et l’espagnol, ça fait deux, je n’avais pas compris sur le moment quand ils me parlaient de « batteries »…), et du rhum, car ils arrivaient de Margarita (île à éviter absolument en ce moment si vous ne voulez pas avoir d’ennuis) et que pendant leur pêche nocturne, ils avaient froids ! Moralité, contre 2 paquets de cigarettes, un fond de bouteille de rhum et 2 piles, nous avons eu 2 magnifiques langoustes et des pêcheurs heureux !!! (si vous venez voguer dans ces coins, pensez à amener des cigarettes, des piles, des allumettes, du rhum ou des canettes de bières : ça aide dans beaucoup de situations !!!)

A 16h, nous levons l’ancre pour la deuxième partie de notre navigation dont la destination est Los Roques, un archipel vénézuélien absolument paradisiaque. Nous voilà partis pour 117 miles avec un vent établit entre 15 et 17 nœuds, toujours arrière. La houle est plus longue et entre 2 et 3 mètres. Le bateau surfe et atteint parfois la vitesse de 9.5 nœuds. Nuit tranquille, sous la surveillance de notre nouvel ami Raymond, le radar (Raymarine ( la marque), Raymond… c’était facile !!!). Au petit matin, nous apercevons Las Orchillas, îles au large de Los Roques et sommes une nouvelle fois accueillis par des dauphins. C’est toujours un régal de la voir s’amuser dans les étraves du bateau !

Au bout de 17 heures de navigation, nous apercevons Los Roques, et là, on oublie la looooongue nuit passée et la fatigue accumulée pour contempler le spectacle : une fois la barrière de corail passée, c’est un camaïeu de bleu qui s’offre devant vous, avec des langues de sable partout, des îles désertes partout, toutes aussi belles et sauvages les unes que les autres. C’est époustouflant et fabuleux à voir.

Nous nous dirigeons vers l’île principale, Gran Roque, quand nous captons Kakao et Ann’Julie par la VHF. Du coup, changement de cap pour les rejoindre sur l’ile de Noronquises, non loin de Gran Roque.

—————

Précédent