... aux Caraïbes


Hasta luego Mexico y bienvenido en Cuba and welcome to Florida !

09/05/2012 15:15

Hasta luego Mexico

Nous avons quittés Islas Mujeres et donc le Mexique ce mardi 24 avril. En effet, Ti Plouf a eu beaucoup de chance de saisir la fenêtre météo pour partir vers Key West, car nous avons été bloqué jusqu’à aujourd’hui pour cause de mauvais temps et de vents très forts (jusqu’à 33 nœuds dans les rafales). Forcément la mer était non navigable ! Nous avons donc pris notre mal en patience en revisitant Isla Mujeres, en faisant l’école, en profitant de la Marina et en s’échangeant des tuyaux avec notre toulousain préféré, Jean-Louis de Winni Boat. La fenêtre -très courte- s’est donc présentée ce mardi et nous décidons tous, Bayalé (bateau vert), La Françoise (bateau orange) et nous, de lever l’ancre, direction Los Moros à Cuba. En effet, les conditions météo sont « meilleures » pour aller dans cette direction plutôt que d’aller directement à Key West. Après une nuit très agitée tout de même (20 nds de vent et 10 nds de vitesse fond généré par ce fameux Gulf stream et ses vagues « légèrement » formées) où Enzo et moi avons rebaptisé le bateau… nous arrivons au petit matin et avons parcouru 105 miles en 16 heures… pas terrible, mais nous avons eu la joie d’être accompagné par des dauphins et un grand banc de globycéphales.

 

Bienvenido en Cuba !

Arrivés à Cuba, de nouveau, visite du médecin, de l’immigration, de la douane, des services d’hygiène et du chien renifleur de drogue à bord.. pfffffffffff…. qui trouvent bizarre qu’on arrive seulement maintenant du Honduras (nous sommes partis le 05/04 de là-bas et nous n’avions pas fait les papiers d’entrée du Mexique puisque « officiellement », nous n’en sommes jamais partis.. ). On leur explique qu’à cause de la semana santa, du mauvais temps et tout et tout, on a mis du temps, et qu’on s’est réfugié 48 heures au Mexique pour prendre nos amis au passage… soit. Du coup, ils me confisquent des tomates, des pamplemousses et des pommes un  peu pourris et me posent des questions sur la provenance de la viande que j’avais mise sous-vide, (plus d’étiquettes, donc plus de traçabilité)…en prenant quelques 85 euros au passage. Bienvenido en Cuba !!!

Au mouillage de Los Moros, nous retrouvons 3 autres bateaux français qu’on avait rencontrés à l’île ronde de Grenade… Le monde est petit !  Deux d’entre eux partent pour le Mexique et le dernier (Fantaisie) nous accompagne jusqu’à la Havane puis traversera l’Atlantique. Nous quittons Los Moros le lendemain midi, avec notre despacho, pour nous rendre à Cayo San Fransisco à 40 miles de là. Bonne navigation, grosse pêche (red snapper de 6 kg) et arrivée dans une mangrove où le silence est le maître. Cela nous change du Mexique et nous fait plaisir de nous retrouver au milieu de rien, dans le silence absolu ! Le lendemain, Michel sonne le départ pour Cayo Rapado Grande à 20 miles de là. 21 nds de vent en moyenne, mer belle : nous devenons des pros du virement de bord !!! Sauf le lazy bag qui, une fois de plus, n’a pas aimé et s’est de nouveau déchiré … Nous arriverons au mouillage sous une pluie et un orage du feu de Dieu ! Mais avec la joie de voir débarquer un vieux bateau de pêcheurs et sa cargaison de langoustes ! Les 3 bateaux font le plein en échange de savons, de tee-shirts et de crayons. Ahhh les petits plaisirs simples de Cuba ! Deux jours plus tard nous partons pour Cayo Levisa, une petite île magnifique avec des eaux turquoises superbes. Il y a un hôtel et un centre de plongée tenu par un breton… Nous y resterons le soir et Bayalé mettra les voiles tôt le lendemain matin pour arriver à La Havane un jour plus tôt, leurs amis devant repartir et voulant profiter de la ville, tandis que nous, nous ferons un stop à Bahia Honda, paradis des bateaux coulés et des moustiques ! La route pour aller jusqu’à La Havane se passera bien, sans grain.

Arrivés à la Marina Hemingway, située à 20 minutes en voiture du centre de La Havane, nous renouons avec les autorités et le despacho. Sauf que cette fois-ci, il faut tout recommencer : le chien, l’immigration et les douanes. Ils nous prendront nos feux de détresse, des fois que nous fassions un trafic, et fouilleront le bateau comme jamais auparavant. Hallucinant ! Bref, au bout de 3 heures de formalités, nous prenons notre place dans la marina qui est en fait une succession de canaux où vous amarrez le bateau le long. Notre grosse surprise a été de retrouver Nikki, Luke, Hivy, Indy et Franki, nos amis australiens de Skyus. Ils ont laissé leur bateau à Cienfuegos et font un tout de Cuba en voiture. Ils venaient juste d’arriver à La Havane et voulaient voir à quoi ressemblait la Marina. Une très belle coïncidence !!! Du coup, le lendemain, nous nous retrouvons tous vous visiter La Havane. Le vieux quartier est toujours aussi beau, aussi envoûtant. Ce fût un réel plaisir de repartir dans ces quartiers. Bien évidemment Xavier en a profité pour refaire son plein de cigares et s’acheter au passage une cave à cigares… dès fois qu’ils s’abîment !!! pffff…… Pendant 2 jours, nous refaisons le tour de la ville avec autant d’émerveillement que la 1ère fois. Avec dégustation de café au Café Escondido, chocolat froid pour les enfants au musée du chocolat et redécouverte de la cuisine cubaine. Excepté que cette fois-ci, nous avons découvert le système étriqué de la police cubaine : nous marchions tranquillement dans la rue Obispo quand il s’est mis à pleuvoir des trombes d’eau. Nous nous réfugions sous l’entrée d’un magasin et en attendant que ça passe, nous discutons avec un cubain rasta « trop cool » ! Puis nous demandons à une jeune fille -qui parle français en plus-, où nous pourrions trouver un taxi. Et bien croyez-le ou non, 2 secondes après, elle était accosté par un policier, puis 2, puis 5 en tout qu’il l’accuse de prostitution et qu’elle ne doit pas parler aux étrangers ! On a eu beau expliquer aux policiers qu’elle ne faisait rien de mal, et qu’on lui demandait juste notre route, ils n’ont voulu savoir. La seule solution pour l’aider était d’aller au poste de police pour expliquer au chef ce qu’il s’était passé autrement c’était la prison pour elle jusqu’à 3 ans ! Incroyable !!! Et ils se disent pays de la Liberté !!!! Moralité, nous sommes allés au poste, nous avons tout expliqué et nous avons su le lendemain que tout s’était arrangé pour elle et c’est tant mieux. Mais ça  nous a un peu dégoûté du système où on se rend bien compte que Cuba est une immense prison où les Cubains n’ont le droit de rien et surtout pas d’en partir. Même à la Marina, il leur est formellement interdit de franchir la barrière, ne serait-ce que pour aller dire bonjour : c’est interdit. C’est réellement navrant et triste pour eux. Cuba reste une très belle destination avec une population réellement gentille qui, malheureusement pour elle, se trouve dans une prison dorée pas si dorée que ça.

Le soir, nous sommes allés au cirque avec Skyus. Le spectacle ne dure qu’une heure, il n’y a pas de numéros avec des animaux mais uniquement des numéros d’acrobaties. C’était très beau, voire époustouflant pour certains numéros… mais trop court !!! Cela dit, comme d’habitude, j’ai eu le droit d’aller sur scène pour faire le numéro des clowns…. A croire que je les attire !!!

Nous sommes restés à la marina pendant 1 jour ½ sans retourner au centre-ville. Les allers-retours, même dans une magnifique voiture américaine des années 60, finissent par coûter très chers ! Les enfants en sont quitte pour aller jouer avec les enfants de Fantaisie, sous la tutelle de Barbara, une autrichienne de 24 ans partie depuis 8 mois en vélo et trouvant des bateaux voulant bien l’accueillir pour avancer sa route, son but étant d’arriver aux USA. Chapeau mademoiselle ! Bayalé est parti hier soir car leurs amis reprennent l’avion à Miami, et le temps de traverser et de faire les formalités, surtout que l’on arrive de Cuba, et ça, les américains n’aiment pas, ils ont préféré prendre un jour d’avance leur traversée a été exécrable dans des creux de 4 m avec une vitesse moyenne de 10 nds. Nous ne partirons de La Havane que Dimanche soir, la fenêtre météo semblant être bonne avec un vent de 15 à 20 nds sud-est et un gulf stream à 2 nœuds. Nous verrons bien ! Hasta luego Cuba !

 

Welcome to the USA !

Super navigation avec pleine lune et mer presque plate mais peu de vent finalement nous obligeant a laisser un moteur la moitié de la traversée !

 Après avoir fait les formalités de départ de Cuba avec revisite du bateau (des fois qu’un cubain serait monté à bord),  nous voici parti pour 95 miles. La nuit est magnifique avec sa pleine lune et ses constellations qui illuminent le ciel. C’est vraiment chouette de naviguer de nuit dans de bonnes conditions. On a l’impression d’être seuls au monde et que la nuit nous appartient. Le vent n’est que de 10 nds et nous avançons à une moyenne de 6 nds. Les cargos et cruisers de croisière nous accompagnent. Au petit matin, nous sommes en vue de Key West et les bateaux des Coast Guards veillent au grain. Le temps de prendre le chenal, nous mouillerons à l’extrémité ouest de Key West, à côté de Bayalé et de Balafenn (le Dean catamaran de Jo et Jean-Michel que nous avions rencontrés en Martinique et revus à Cienfuegos). Pierre vient nous voir en nous prévenant des formalités à effectuer et surtout pour prendre les cigares que nous avions achetés à Cuba, une partie des leurs ayant été saisis… Nous appelons donc les douanes en déclinant notre identité et eux nous donnent en retour un numéro de dossier qu’il faudra communiquer en allant les voir. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Nous voici en train de fouler le sol américain, en nous délestant de 6$ pour la garde du dinghie (rien que ça ! Welcome !). Nous arrivons donc au bureau de l’immigration qui nous renvoie à l’aéroport, leur bureau étant fermé… OK, on prend un taxi 2 km et 56 us$ et nous arrivons au bureau de l’immigration. Un gentil douanier nous accueille, nous demande si nous avons bien nos visas et d’où nous venons. On lui répond de Cuba, mais nous fait aucune remarque et nous fait remplir les papiers, tamponnent les passeports, nous demandent si nous avons à bord de la viande, des fruits et des légumes. Heureusement,  nous avions anticipé et étions arrivés avec quelques fruits et viandes que nous leur laissons. Et nous voici en possession du visa pour 6 mois… sans rien payer ! Nous n’en revenons pas et nous nous demandons s’il n’y a pas une embrouille car tous les autres bateaux ont payé des taxes… Nous verrons bien. La seule chose c’est que comme nous arrivons de Cuba et embargo oblige, nous n’avons pas le droit au permis de navigation. Nous sommes obligés de prévenir les douanes à chaque fois que nous changeons de port et de destination… Bienvenue au pays de la Liberté où nous sommes punis d’être passé par Cuba !… Sans compter sur le fait que lorsque nous sommes sortis de leur bureau, d’autres américains attendaient leur tour pour effectuer leur arrivée en bateau aussi. Nous recroisons l’un d’eux qui nous demande comment nous allons faire pour payer l’amende... Quelle amende ???? Il nous explique alors que lorsque nous sommes partis, le douanier aurait dit que nous n’allions pas sourire longtemps car les autorités allaient venir sur le bateau et que nous devrions nous acquitter de 5000 $ d’amende pour chaque membre d’équipage pour avoir osé venir de Cuba à Key West directement… Nous étions sur les fesses !!! Info ? Intox ? Nous attendons… Peut-être était-ce une manœuvre à l’attention des autres américains qui auraient l’intention d’aller à Cuba de leur dire ce qui les attendait en revenant ? !... Nous ne savons pas… et espérons que cette menace ne sera pas mise à exécution !!!

Ce qu’il y a d’hallucinant, c’est cet espèce de paranoïa qu’ils ont envers les cubains et tous les gens qui en viennent. Bayalé a été fouillé de fond en comble et toute la nourriture a été confisquée alors qu’elle venait du Mexique ! Le must, c’est lorsque vous vous promenez dans les rues de Key West où les ¾ des restaurants sont cubains, que vous trouvez des boutiques avec des objets souvenirs de Cuba et le top du top, c’est le nombre incalculable de petites échoppes qui vendent des cigares !!! Et quand on leur demande d’où ils viennent, ils nous répondent que les feuilles de tabac viennent de Cuba mais qu’ils sont manufacturés en République Dominicaine avant d’être réimportés aux USA !!! Vive le non-sens !!!! Bref, ce premier contact avec les USA nous laisse un goût amer… Espérons que les prochains jours seront meilleurs !

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