... aux Caraïbes


Martinique : derniers moments, dernier chapitre

17/07/2013 17:29

Martinique : Derniers moments, dernier chapitre

Notre dernier mouillage se fait à St Anne, en compagnie d’Andanza et de Yaelle. Les enfants s’éclatent, profitent à fond de tout. Dernière matinée et on lève l’ancre pour une dernière « petite » nav direction Le Marin où Kapuera a sa place au ponton. Les derniers jours sont consacrés au rangement, au nettoyage et à la préparation de Kapuera pour la saison cyclonique. Le bateau est dans l’état où il était il y a 2 ans, c’est à dire en bazar. Heureusement, nos amis d’Andanza sont dans le même cas que nous, alors on se serre les coudes et on se réserve quelques escapades dans l’île : Anse Michel et son petit resto, escapade dans le nord de l’île à la recherche d’une cascade… qu’on ne trouvera pas, mais on se retrouvera aux pieds de la montagne Pelée et du côté de St Pierre pour un autre resto… Y’a pas de mal à se faire du bien après tout !!! Alors on évacue le stress du retour où l’on se demande si tout a changé…ou bien est-ce simplement notre vision des choses... Puis vient l’heure où on accompagne Sophie et les enfants à l’aéroport, David restant encore une semaine car il attend les nouveaux propriétaires d’Andanza. Au ponton, nous faisons la connaissance des locataires d’Ann-Julie (Patricia, Jean-Louis, Lucien, Eve et Castille) et de Sonadio Cat (Philippe, Virginie, Maxime et Nathan) qui rentrent eux aussi d’une année sabbatique. Les enfants disparaissent sur les quais et s’amusent comme des petits fous, tandis que nous bossons… et papotons le soir. Puis c’est au tour de Yaelle de partir chez les Cht’its, veille de l’arrivée d’une certaine Chantal, tempête tropicale de force 9, avec des rafales à 60 nds. Bien que préparés à son arrivée (voiles retirées, bateaux écartés du ponton, renfort des amarres…),  il s’avère qu’en fait elle a été plus forte que prévue et de 60 on est passé à 80 nds. La vision depuis notre ponton était tout simplement irréelle. En effet, bien que bien amarré au ponton, le vent a soufflé à l’envers de ce qui était prévu et les bateaux amarrés se sont vite retrouvés en crabe les uns contre les autres. Notre VHF était branchée, et ce que nous y entendions était tout simplement hallucinant : les ¾ des bateaux ont l’ancre qui a ripé malgré une longueur de chaine conséquente, voire la présence d’une 2ème ancre. Et malgré les moteurs enclenchés et mis à fond pour contrer la force du vent, certains se sont encastrés dans d’autres, voire se sont échoués sur des cailles, tandis que d’autres se sont emmêlés les ancres. Bref, l’horreur, et ce de 8h du matin à 17h, car après, ce qui est déroutant, c’est le beau temps qui revient comme si de rien n’était… Pas cool cette Chantal… Mais ce fût une expérience pour nous et cela nous a permis de voir que notre bateau résistait bien.

Arrive le départ des Sonadio Cat, et le lendemain, celui de David. Nous voilà à nouveau seuls, mais tellement occupés à préparer les valises que le temps passe vite. Le BBQ américain part par fret et les bouquins par la poste. Dernier dîner chez Eric et Claudine. Puis c’est la course pour fermer notre Kapuera qui nous a mené à bon port, attraper le taxi et surtout … ne pas se retourner.

Comme dirait la chanson : « voilà, c’est fini… ». C’est vrai que notre super aventure touche à sa fin et que lorsque l’on regarde dans les rétroviseurs (même si y’en n’a pas sur un bateau!...) et les sillages de notre Kapu, on se rend compte du chemin parcouru et de tout ce qu’on a vécu… 8000 miles nautiques parcourus, 21 îles principales abordées, 4 pays sur continent visités, 21 tampons sur le passeport, +20 000 photos prises, sans parler des nombreuses rencontres faites à terre comme en mer. Même si la promiscuité n’a pas toujours été évidente à gérer, nous sortons grandi par cette aventure familiale qui restera gravée dans nos mémoires et dans nos cœurs. Nous avons vu nos enfants grandir, murir, prendre de l’assurance, devenir autonome et ça, ça n’a pas de prix. Nous avons pu apprécier l’entre-aide entre bateaux, la disponibilité et la bonne humeur quoiqu’il arrive, et ça, ça n’a pas de prix. Et si c’était à refaire me direz-vous ? Sans aucune hésitation, on le refait. C’est une aventure tellement extraordinaire à tous points de vue qu’il faut la vivre pour la comprendre. Et si d’aventure ce rêve vous titille, ne vous posez plus de questions, la seule chose à faire et qui demande un peu de courage, est de sauter le pas. Le reste se fera naturellement.

Nous voulions tous vous remercier pour votre soutien, vos encouragements et de nous avoir suivi tout au long de ces 2 années. Merci à ceux qui sont venus nous voir et qui ont pu partager un bout de notre rêve. Merci aux batocopains pour vos conseils et pour tous les excellents moments partagés ensemble. Merci à Mayï, MC et Jean-Charles pour tout le boulot accompli en notre absence et sans qui, cette aventure aurait pu être compromise. Merci à Valy et Serge pour avoir gardé Appy et Marie-Hélène et Didier pour Baloo. MERCI à toutes et à tous d’être tout simplement là. Bon vent !

 

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