Psychose à Canouan… du 12 au 14 septembre

Nous voici à Béquia par une belle matinée ensoleillée. La mer semble belle et calme, les enfants font leur CNED, Xavier est allé avec Céline faire un avitaillement et amener la poubelle, bref tout va bien. Avec Kakao (dont voici d’ailleurs leur blog si vous voulez suivre leur aventures : www.lesyagappanenbateau.blogspot.fr ), nous décidons donc de mettre les voiles direction Canouan. Tout va bien, jusqu’au moment où, sorti de la baie de Port Elisabeth, on se rend compte que la mer n’est pas si belle que ça, le vent n’est pas si calme que ça…. et le temps, pas si clément que ça ! :

Et voici que, pendant la traversée, nous nous retrouvons face à un rideau gris, un bon grain. Et là, Amal via la VHF, nous demande si on prend un ris ou non par sécurité. Xavier, tranquille, qui dit « bah… , je sais pas…, d’ici à ce qu’on arrive, ça sera passé… ». Mais la mer forcit, le vent monte, le carré ressemble à un champ de bataille : tout a volé, la vaisselle, les cahiers, la table à carte, tout. Et tout à coup, Xavier qui me dit, « heu, passe-moi mon ciré et le harnais, on va en prendre une belle ». Ni une ni deux, le voici équipé… et moi aussi, et les enfants assis dans le cockpit se demandant ce qui nous attend. Et ça n’a pas loupé !!! Des rafales, des draches, le bateau qui enfourne et joue aux montagnes russes, et le génois, rentré de moitié… Tout va bien ! Tout à coup, Xav, qui prend tout dans la figure, me crie, à moi, qui suis déjà liquide (mais qui ne le montre pas aux enfants, instinct maternel oblige), « tient toi prête à larguer l’écoute de grand voile !… » Punaise, s’il me dit ça, c’est que là, on est dans la mouise jusqu’au cou. Et le grain qui n’en finit pas, et le bateau qui tape dans les vagues, et moi qui me dit qu’est-ce qu’on fait là… Et bien, mes amis, j’ai à moitié largué la GV ! Ce remue-méninge a duré 1 heure. Heureusement que quelque part, nous étions presque face au vent, donc dès que le bateau partait un peu de sa trajectoire ou qu’une rafale « légèrement » plus grosse que les autres pointait le bout de son nez, Xavier n’avait qu’à mettre le bateau face au vent pour réduire la vitesse, car, il faut vous le dire, à la fin ce soi-disant petit grain, nous avons quand même eu 33 nœuds de vent ! Oui, 33 !!! Et sans avoir pris de ris !!! Je peux vous dire que Xav a entendu parler du pays après !!! Et que la prochaine fois, il m’écoutera peut être et prendra un ris !!! ou deux même tient, tant qu’on y est ! Et en plus, nous n’avons rien pêché, alors que Kakao a ramené un superbe barracuda de 75 cm !!! Seul avantage, c’est que cette partie de fête foraine a endormi les enfants, qui n’ont « presque » rien capté….

Salut … c’est Xavier qui vous parle maintenant. Petites précisions :

Je ne crie pas (je ne suis pas d’accord !! ;-) et suis tout à fait calme (mpfff, à voir !), par contre il est vrai que la pluie est telle, que je vois à peine l’avant du bateau. Donc je me concentre sur mes instruments et n’ayant effectivement pas pris de ris, je me cale dans le 50 du vent c’est-à-dire au prés serré pour un cata et je demande à Anne So d’enlever l’écoute de grand- voile du coinceur du winch et de la tenir à la main au cas où il faudrait choquer un peu….. Tout le monde me suit !!!!  j’espère ! Bref nous ne voyons plus KAKAO, nous ne suivons plus le cap, nous ne voyons rien, mais grâce à la cartographie électronique je sais parfaitement où nous sommes (heureusement ! manquerait plus que ça !). Nous sommes à 6 miles de notre destination. Pas de panique il va bien finir par passer ce foutu grain. !! C’est  vrai que pour la première fois, c’en était un très gros. J’espère par contre qu’Amal gère bien la situation car c’est moi qui lui ai dit d’attendre pour le Ris …. En fait, il a fait exactement comme moi. Il était juste un peu stressé à l’idée qu’on se rentre dedans, vu qu’on ne voyait rien……Mais n’oublions pas que nous sommes en saison des pluies ici et cyclonique et que tout ça est normal (paroles, paroles, paroles !). A nous d’être un peu plus réactif la prochaine fois (pas nous, TU).

Et dire que vous pensez tous qu’on ne passe que des moments idylliques …… Et bien non de temps en temps on a nos galères aussi.

Bon je vous embrasse tous …. je repasse la plume à Anne So !

Nous voici arrivés à Canouan dans l’après-midi. Très gentiment, Kakao nous a invité le soir (pas pour un apéro mais bien pour dîner, je le précise pour ceux qui pensent qu’une cirrhose nous guette) à partager la pêche du jour. Nous acceptons et amenons des bananes flambées et des carottes râpées (denrée rare dans ces contrées…). Le dîner se passe dans la joie et la bonne humeur, les enfants apprécient le barracuda, bref, nous voici remis de nos émotions.

Sonne l’heure de rentrer. Et là, quand nous arrivons au bateau, je sens que quelque chose ne va pas. J’envoie vite les enfants au lit et je fais remarquer à Xavier que le sol du carré est bien mouillé…. avec des traces de pas… On fait le tour, et sur le moment, on ne remarque rien, jusqu’à ce que Xav me dise « où est mon portable ? » Et là, ça ne fait qu’un tour dans nos têtes : à notre tour, nous avons été cambriolé !... Plus de portable, plus d’appareil photo, plus de canne à pêche et Léa, n’a plus sa trousse ! T.O.U.T VA BIEN ! Comme dirait Mylène, « oui, c’est une belle journée.. » ! Nous avons bien quelques soupçons mais, à défaut de preuves, nous nous en tiendrons là… (Xavier a tout de même été voir les soupçonnés en question, leur a dit ce qu’il pensait… vous le connaissez… Je lui ai quand même dit qu’il exagérait un peu…)

Enfin , c’est comme ça, ce qui est fait, est fait, on ne va pas revenir dessus. Maintenant, on ferme le bateau et puis c’est tout ! Du coup, on s’est consolé avec des langoustes brésiliennes et des poissons que notre cher Gaston national nous a ramené. Ahhhh que d’émotions ! Mais c’est vrai que ça met un coup au moral… C’est la vie !

Pour couronner le tout, le soir même, un vent à décorner les bœufs s’est levé suivi par la pluie et l’orage, et une houle venant d’ouest (assez rare) n’a pas arrêté de soulever le bateau et ce, toute la soirée et le début de la nuit… Xavier n’a pas beaucoup dormi, guettant une bouée qui risquait de se prendre dans la chaîne de l’ancre…

Le lendemain matin, comme dit le proverbe, « Après la pluie vient le beau temps ». Soleil superbe, mer d’huile. Du coup, CNED facile. L’après-midi, les filles se rendent à terre (Céline, Elise, Léa et moi) avec Léa comme capt’ain de youyou. On jette nos poubelles aux « garbages » de l’hôtel Tamarin Beach Hotel et nous nous rendons en « ville » pour faire quelques courses dans les diverses épiceries de la rue principale et poster pour ma part, les premières évaluations du CNED des enfants. J’ai trouvé une petite épicerie dans laquelle on peut envoyer des DHL. La vendeuse, d’une gentillesse et d’une patience incroyable, n’avait pas trop l’air de savoir comment ça marchait, et renseignements pris, on a tout de même pu remplir les papiers et je croise les doigts pour ça marche et que ça arrive ! Wait and see !

C’était assez chouette de se promener en ville au milieu de la population locale, d’autant plus que nous ne sommes pas passées inaperçues (des françaises blanches blondes et brunes au milieu d’anglais noirs), mais on a pu voir les sorties de bureau, la sortie de l’école avec les écoliers en uniforme, les pêcheurs qui rentraient, d’autres qui attendaient le ferry pour recevoir les marchandises et surtout on a pu constater à quel point les gens sont gentils. Nous étions les « friends » de tout le monde ! Sur notre chemin, tout le monde nous disait bonjour avec un sourire jusqu’aux oreilles et ma foi, c’est fort sympathique. Hormis notre épisode d’Arsène Lupin, Canouan reste une île que nous apprécions particulièrement.

Le lendemain, direction Mayreau à Salt Whistle Bay.

PS : J’en profite pour vous demander de bien vouloir avoir la gentillesse de nous refaire passer vos n° de téléphone portable et fixe (par mail ou SMS sur mon portable (06 86 96 15 75) pour que Xav refasse son répertoire… Merci !! Nota, le n° de tél de Xav est resté inchangé et une nouvelle carte SIM doit arriver d’ici 1 mois. Donc, après, c’est comme avant ( !)