... aux Caraïbes


Dominique

 

Du 10 au 18 Août 2011 : La Dominique

Nous voici donc de nouveau au Marin pour enfin finir les travaux. Françoise est venue refaire du gel coat aux endroits qui en avaient plus que besoin, on a démonté la colonne de barre, y compris le compas pour voir d’où venaient les fuites d’eau dans la cabine arrière dès qu’il pleut. Séance silicone… et rien ne change. On pense que ça vient de l’intérieur de compas : à changer. Nous avons trouvé pourquoi la pompe à eau de mer ne marchait pas… Nous avons racheté de la chaine parce que 45 mètres, ça n’est pas suffisant en cas de grands fonds ou de cyclone (bizarrement, le bateau pique un peu du nez depuis….. il va falloir tout rééquilibrer ), les ampoules des feux de navigation ont été changées par des LED  (économie d’énergie oblige), le joint d’étanchéité du hublot de la cabine d’Enzo a été refait (enfin, il ne pleut plus chez lui !) et surtout, le dessalinisateur a été rebranché correctement : quand on le met en route, on ne remplit plus la mer mais nos réservoirs d’eau ! ce qui est quand même plus confortable ! Donc voila un petit tour d’horizon de nos dernières occupations. Pendant ce temps, les enfants jouent avec d’autres enfants de la Marina.

Nous retrouvons également KAKAO, un Nautitech 40, avec la famille Yaggapan (Amal, Céline, Julien -10 ans, Elise - 7 ans et Clément - 4 ans) qui part également en année sabbatique. Eux aussi doivent revoir certaines choses sur le bateau avant le grand départ , mais comme Eric, le loueur, est débordé, avec Amal et Céline, nous décidons d’aller faire un petit tour du côté de La Dominique.

C’est également l’heure du départ de LAM. Benoît, Théo, Sacha et Laé rentrent au Canada retrouver Fanny et préparer eux aussi leur tour du monde de 5 ans. On se reverra peut-être à Noël ! Dans tous les cas, nous avons été enchantés de faire votre connaissance, nous vous souhaitons beaucoup de réussite dans vos projets et à bientôt au détour d’un lagon !!!

Direction Dominique pour 3 jours ! Nous quittons le Marin avec KAKAO en passant par Sainte Anne pour une pause baignade puis mouillage de nuit à Saint Pierre tout au nord de la Martinique. La remontée se fait au moteur car pétole de chez pétole, ce qui ne nous empêche pas au passage de reprendre –encore une fois !- un casier de pêcheur dans l’hélice babord. On stoppe tout et on marche avec le moteur tribord. (Après vérification, il n’y a pas de mayonnaise dans l’embase, donc ouf !). Nous profitons d’être à Saint Pierre pour faire une petite visite du village qui a été entièrement détruit en mai 1902 lors de l’éruption du volcan. Les murs des maisons sont comme brûlés, les rues sont assez sombres, le sable de la plage est noir et des ruines gisent un peu partout. Nous allons voir l’emplacement de l’ancien théâtre et le cachot de Cyparis - seul survivant de cette éruption - qui ne doit son salut que grâce à l’épaisseur des murs… Nous avons également la chance d’apercevoir la Montagne Pelée parfaitement dégagée – ce qui est très rare !

Puis, c’est la traversée du canal… grand moment ! Nous avons 34 miles à parcourir jusqu’à la ville de Roseau en Dominique. Le vent vient d’est, la houle est formée et nous marchons à une vitesse de 8 / 9 nœuds. Allez ! Dans 3 heures on est arrivé ! Nous mouillons devant l’Anchorage Hotel à une bouée pour 10 $US. Les fonds sont très profonds et la baie pas terrible…

Le lendemain, nous partons tous en ballade dans le mini bus de Robbie (pas Williams, dommage), dont les essuies glaces ne marchent pas, et comme il a plu toute la journée, c’était quelque peu gênant… Nous passons par la ville de Roseau, ambiance british et rues propres, pour faire la clearance (séance recopiage et carbone et paiement de 20 $ EC pour le bateau, soit 5 $ EC par pers). Puis direction Trafalgar Falls… que nous ne verrons pas pour cause de mauvais temps. On se rabat sur les sources chaudes au « Tia Spa » et séance détente dans une eau ferrugineuse (ou sulfureuse) à la couleur très attrayante… mais je reconnais que ça relaxe ! Nous faisons une pause déjeuner dans un fast food local et c’est l’occasion de goûter un des plat typique : le « pelau ». Ma foi, c’est assez bon, riche mais bon. C’est un mélange de riz, de lentilles, d’épices et de morceaux de poulets. Franchement, à découvrir ! Puis, nous repartons pour voir une cascade, Jacko Falls, ce qui nous permet de voir la Dominique en profondeur. C’est vert, très vert et très sauvage. Il faut savoir que la Dominique a été baptisée l’île aux 365 rivières, soit une par jour à voir et porte le doux nom de « Kubuli » en patois indien (premiers habitants de l’île avant que Christophe Colomb ne débarque et baptise l’île « Domingo » pour l’avoir découverte un dimanche…). Nous découvrons donc l’île et ses richesses, notamment en agrumes. Ils cultivent énormément les oranges, les pamplemousses, les mangues, le cacao et les bananes qu’ils exportent vers l’Angleterre. Retour au bateau et nous levons l’ancre pour aller à Portsmouth au nord de l’île. 16 miles nous attendent, temps gris et pas de vent. L’arrivée dans la Prince Rupert Bay n’est pas des plus accueillante dans la mesure où des épaves de bateaux et cargos gisent dans tous les sens… suite aux divers cyclones subis. Nous sommes de suite accostés par un boat boy rasta qui répond au doux nom d’Eric « Spaghetti » et qui parle français. Il nous donne une bouée que nous payons 25 $EC, puis, apéro sur le bateau avec KAKAO.

 

Le lendemain matin, nous visitons la fameuse « Indian River » toujours avec notre Spaghetti. C’est notamment ici qu’ont été tournées quelques scène de « Pirates des Caraïbes 2 et 3 ». L’Indian River est l’équivalent de notre «Marais Poitevin » : une ballade mystique en barque dans la mangrove, sans les vaches mais avec les moustiques et les crabes ! Nous faisons une pause dans un bar rasta ouvert, mais fermé et Spaghetti en profite pour fabriquer aux enfants, des animaux en feuilles de cocotier tressées. 

L’après-midi, nous prenons un mini-bus, conduit par Winston – qui parle lui aussi français- et qui nous fait visiter le nord de l’île pour aller jusqu’à la réserve indienne. Petit conseil : avant de partir en ballade, demandez pour combien de temps il y en aura car nous avons fait l’équivalent de 5 heures de route sur la seule et unique route du nord donc même paysage à l’aller et même paysage au retour… avec tout de même un stop à l’aéroport (!!)… Nous avons donc traversé divers villages pour nous rendre côté atlantique… où d’ailleurs, d’autres scènes de « Pirates des Caraïbes » ont été tournées. Le ressenti de cette visite, c’est que le niveau de vie est assez peu élevé, les maisons ne pas finies et peu attrayantes. La fameuse réserve indienne est comme un quartier adjacent à un village. Nous pensions voir la fabrique de galettes en farine de manioc… mais comme c’est la basse saison actuellement, tout est fermé… pas de chance ! Nous avons aperçu une de leur pirogue faite en « gommier », énorme arbre situé au cœur de la Dominique dans lequel ils taillent en un seul morceau, une pirogue pour les pêcheurs. Bilan, cette île est absolument magnifique de par la richesse de sa nature, sa végétation abondante et luxuriante, ses agrumes en quantité astronomique, la citronnelle qui pousse partout et la gentillesse des gens. C’est également l’endroit idéal pour les amoureux de la randonnée.

 

Retour au bateau et après consultation de la météo, nous décidons de lever l’ancre vers minuit pour être de retour en Martinique le lendemain. C’est notre première traversée de nuit à 4 ! Ca va, les enfants sont couchés. Xav et moi mettons nos gilets de sauvetage, les cirés, les bracelets MOB (Man Over Board : si l’un de nous deux tombe à l’eau, une alarme retentit et prévient l’autre), une torche… et l’I-Pod … Nous voici partis avec un vent arrière peu établi entre 5 et 20 nœuds. Le ciel est chargé mais pas de pluie. Xavier en profite pour se reposer avant le canal. Enfin le vent s’établit à 8 nœuds et nous passons le canal de la Dominique… et je commence à serrer les fesses… C’est, comment dire, super agité !. Le vent souffle entre 16 et 25 nœuds et le bateau ne descend pas en-dessous de 8.5 nœuds avec des pointes à 10 nœuds. KAKAO est dans notre sillage à 2 miles. C’est long… Enfin au petit jour, on aperçoit la Martinique. On remet en route les moteurs car le vent est tombé à 2 nœuds. Nous avons la chance d’avoir un super comité d’accueil : les dauphins qui viennent jouer dans les étraves. Nous faisons un stop déjeuner à l’Anse Noire et repartons vers le Marin pour y être dans la soirée.

(photos de la Dominique dans la gallerie)